Trois éoliennes de 200 m de haut sont en cours de construction à Moulismes dans le Sud-Vienne. Visite de chantier.
Une visite intermédiaire du chantier de construction de trois éoliennes au parc éolien de La Monti, à Moulismes, a été organisée mardi 13 février 2024 par Siméon Soulet, chef du projet de la société WPD Onshore France (Limoges) et Frédéric Lassalle, animateur environnement du CPIE de Lathus.
Opérationnelles avant la fin de l’année
« Deux socles de base, en béton, de 800 m3, couplés de barre de fer, sont déjà coulés et le troisième est en cours », explique Siméon Soulet. C’est dans un ballet de camions toupies que quelques visiteurs découvrent l’avancée des travaux. «Ces trois éoliennes feront 200 m de haut, les plus grandes sur le territoire de Vienne et Gartempe. Elles produiront chacune 4,2 MWh environ, une production annuelle équivalente à deux fois la consommation de la ville de Montmorillon à l’année », poursuit-il.
Le parc étant construit sur un important terrain dégagé, l’enjeu diversité est faible, selon les organisateurs de la visite. « Pour le moment, nous avons installé des barrières filtres pour empêcher les grenouilles de venir sur les retenues d’eau autour des socles de béton. Elles seront enlevées à la fin de la construction. »
Le troisième socle terminé, le chantier aura un temps de latence jusqu’en juin prochain. Puis les éléments, pylônes et pales, arriveront en pièces détachées, le montage durera environ deux mois. « Les éoliennes seront opérationnelles avant la fin de l’année », annonce le chef de projet. :
Le réaménagement du territoire pensé avec les habitants
Des ateliers de concertation animés par Frédéric Lassalle, du CPIE de Lathus, ont été mis en place. Il s’agit de créer de la médiation entre les constructeurs et les habitants sur les projets de réaménagement du territoire. Ces ateliers portent aussi sur la valorisation des paysages, des bocages, du patrimoine autour des énergies de demain, sur les ressources disponibles… Le village est un point d’étape pour les voyageurs de la N147.
D’un point de vue environnemental, la question des risques pour les chauves-souris s’est posée. « Les éoliennes seront équipées de capteurs ultrasons qui permettront de moduler et ralentir la vitesse des pales en fonction de la présence de celles-ci », rassure Siméon Soulet.
Le chantier étant dans les temps prévus, l’inauguration et la mise en route sont prévues avant la fin de l’année 2024.
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Ministre délégué, chargé de l’Industrie et de l’Energie Ministère de l’Economie,
Objet : Demande d’un moratoire des projets de production d’énergies renouvelables intermittentes
Monsieur le Ministre,
La Fédération Environnement Durable – FED – a pour objet la préservation de l’environnement, en particulier aujourd’hui face au déploiement des énergies renouvelables intermittentes. Elle regroupe sur tout le territoire 1600 associations ou fédérations locales. La FED est une association d’intérêt public agréée au niveau national pour la « défense de l’environnement ».
Suite à votre nomination, permettez-nous de vous adresser ci-joint notre évaluation globale de la politique énergétique suivie jusqu’à ce jour. Cet état des lieux tel que perçu par notre association interpelle tant le devenir énergétique du pays que sa souveraineté, la bonne utilisation des fonds publics et la préservation de l’environnement.
Nous tenons au préalable à préciser que la FED ne s’oppose en tant que telle à aucune forme de production d’énergie. Nous reconnaissons volontiers que les énergies renouvelables intermittentes ont toute leur place pour se substituer, en tant que de besoin et quand il y a du vent ou du soleil, aux énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre (GES), cela essentiellement dans les pays où la production de base pilotable repose sur des énergies fossiles.
Nous considérons surtout que, en France, le parc nucléaire, associé au grand hydraulique, est notre principal atout ; il a donné au pays une immense avance industrielle, anticipant même dès les années 80 les préoccupations de décarbonation du mix national, ce qu’on a nommé plus tardivement « transition énergétique ». Nous regrettons donc que par contournements successifs des traités fondateurs de l’UE, les instances de l’UE entendent imposer, au cas spécifique de la France, un schéma concurrent inadapté de transition énergétique, basé sur des moyens de production d’électricité intermittente.
Nous souhaitons souligner les aspects nocifs qu’induit ce schéma d’un gigantisme déraisonnable, sans augmentation notable de puissance électrique garantie ni de décarbonation: transfert économique de richesse vers l’étranger, utilisation massive de l’argent public pour subventionner des acteurs privés, privatisation du secteur de la production de l’électricité, menaces pour la souveraineté et fragilisation de la défense du territoire.
Nous nous adressons à vous dans l’espoir que vous reconnaitrez qu’un moratoire des projets de production d’énergies renouvelables intermittentes est nécessaire pour donner le temps à une sérieuse phase d’études préalables, transparentes et publiques, face au constat que font les français de l’augmentation de leur facture et d’une industrialisation précipitée des campagnes et des côtes littorales, sans prise en compte de la destruction des paysages et des graves atteintes à la biodiversité.
Des alternatives à la décarbonation existent sans passer obligatoirement par l’électrification des usages, plus efficaces, rapides, mieux acceptables par les Français, mais aussi moins dispendieuses pour l’argent public et surtout moins mortelles pour les espèces protégées.
En ce qui concerne l’environnement, le code français de l’environnement L. 122-4 et le droit européen (directive 2001/42/CE), stipulent que les projets et programmes d’ENRi doivent faire l’objet d’une évaluation environnementale préalable. Or cela n’est jamais le cas, qu’il s’agisse de projets individuels ou de programmes. De même pour les impacts socio-économiques.
Nous nous tenons à votre entière disposition pour tout échange et dans cette attente, nous vous prions d’agréer Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération.
Jean-Louis Butré Président Fédération Environnement Durable
PJ : Evaluation globale de la politique énergétique suivie jusqu’à ce jour – FED – Janvier 2024
Fevrier 2024
A l’attention de MM les Ministres de l’Energie et Finances, des Armées et de l’Ecologie
EVALUATION GLOBALE DE LA POLITIQUE ENERGETIQUE SUIVIE JUSQU’A CE JOUR
FED – JANVIER 2024
————
Doublement en 2035, par des ENRi, de la puissance installée du parc français, pourtant déjà décarboné, sans augmentation notable de puissance garantie ni de décarbonation
Le ralliement de trop nombreux décideurs et de leur administration à la vision de l’Energiewende plaquée en France, en dépit des spécificités de son mix énergétique, est en train de prendre une dimension vertigineuse : le projet de Stratégie française pour l’Energie et le Climat (SFEC 2023, page 19) propose, d’ici à 2035, de développer une capacité électrique intermittente aboutissant au double de celle du parc pilotable décarboné installé, soit en 2035 : environ 150 GW d’ENRi (éolien terrestre / marin + photovoltaïque) pour environ 90 GW (nucléaire + hydraulique).
La théorie politique consistant à rechercher une diversification des sources par des ENRi équivaut à multiplier inutilement les coûts d’investissement du parc de production électrique, sans puissance garantie ni décarbonation supplémentaires, et donc à préparer une explosion du coût de l’électricité pour le public et l’économie.
Cette politique nécessitera l’utilisation massive d’argent public pour subventionner notamment des acteurs privés, dans un secteur de la production de l’électricité qui vient pourtant d’être étatisé.
En outre, la prise en compte des principales externalités dédiées est généralement oubliée, dont celles dites de « back-up » (portant pourtant sur plus de la moitié de la production des ENRi) et de refonte totale du réseau électrique français (lignes et postes). Les tensions géopolitiques sur les supply chains internationales, dont dépendent fortement les matériaux de cette technologie, ne font qu’ajouter aux coûts et à la perte de souveraineté énergétique.
Transfert économique de richesse vers l’étranger
Cette fuite en avant (doublement inutile du parc installé en une dizaine d’années) ne se justifie pas : le petit parc thermique fossile subsistant en France (8%) étant déjà décarboné par les premières vagues déjà présentes d’ENRi, il n’y a pas d’avantage pour le climat à en ajouter de nouvelles.
Le résultat, démontré par le RTE, est qu’aujourd’hui les flux d’électricité éolienne française sont majoritairement appelés à l’exportation pour se substituer aux centrales fossiles des pays voisins, cela en général à vil prix, les nuisances restant en France ; ces flux non maîtrisés viennent aussi perturber le fonctionnement du parc nucléaire français (vieillissement accéléré, surcoûts, sûreté).
Dans les deux cas, ceci constitue un transfert économique de richesse de la France vers l’étranger, aux dépens des Français.
Ajoutons qu’en période ventée, comme le démontre une étude de référence du AEN / OCDE, cet excédent de sources intermittentes (ENRi) au sein du mix mettra en danger la stabilité du réseau, pouvant conduire à des délestages ou à des black-out.
Des alternatives décarbonées plus performantes aux transferts d’usages vers l’électricité
L’argument mis en avant pour imposer aux Français cette croissance les ENRi est celui de la décarbonation de nouveaux usages par transfert vers l’électricité. La FED partage cette volonté de décarboner également cette large part de la production énergétique hors électricité ; seulement nous pensons que le RTE, acteur majeur du système électrique, n’est pas le mieux placé pour définir la part qui doit se faire par une conversion à l’électricité.
Plutôt que de prendre comme paramètres d’entrée des hypothèses peu raisonnables et non
démontrables de croissance de cette demande, un chemin de sagesse devrait être de chiffrer le coût des différentes options, d’adapter le rythme de l’électrification des usages à la croissance envisageable de la production électrique pilotable, la plus économique et la moins subventionnée possible, et non l’inverse.
Parallèlement, pour explorer les alternatives à l’électrification, le RTE, opérateur du système électrique, a été chargé de l’élaboration des « futurs énergétiques 2050 » ; à cet égard, on s’étonne que les scenarios de décarbonation hors électricité ne s’appuient pas davantage sur les professions de la chaleur, les industries ou les collectivités concernées pour promouvoir d’autres sources (réseaux de chaleur décarbonée collective, géothermie, pompe à chaleur)…. Notons que certaines solutions électriques doivent d’ailleurs être considérées avec prudence ; la production de chaleur et d’hydrogène par l’électricité présente les plus mauvais rendements, les hypothèses volontaristes de Véhicules Electriques en 2035 sont sans doute précipitées et peu réalistes.
En outre accroître ainsi la demande d’électrification impose d’assurer à cette nouvelle clientèle des conditions de fourniture conformes à notre qualité de confort. Le défi du caractère aléatoire, variable et intermittent des ENRi doit être levé. La nécessité de sources de back-up (généralement au gaz, notamment en GNL, qui présente une bien mauvaise empreinte carbone) doit être intégrée dans les scénarios, ce qui n’est pas le cas. L’espoir mis dans des stockages massifs d’électricité comme la foi futuriste dans un pilotage de la demande et autres outils de flexibilité doivent être revus pragmatiquement. La levée de boucliers contre l’idée d’une utilisation des compteurs Linky pour une restriction autoritaire de la demande doit faire réfléchir.
Derniers espaces libres sacrifiés – Sécurité alimentaire en question (Agriculture, Pêche) – Public acceptance – Acceptabilité des Français
« La transformation à engager dans les trois prochaines décennies est d’une ampleur comparable à celle de la première révolution industrielle » aime à souligner l’ex-ministre Agnès Pannier-Runacher dans son projet de SFEC… Si les habitants des grandes villes sont épargnés, notre association est témoin de la colère et de l’épuisement dans les campagnes face à des nuisances toujours plus insupportables, à l’atteinte à la biodiversité, au permis de tuer les espèces protégées octroyée aux promoteurs. La réalité de ces nuisances commence aussi à apparaitre à une échelle démultipliée aux riverains et usagers des côtes françaises.
Point n’est besoin d’être grand savant pour comprendre que cette « révolution » va en effet accélérer l’industrialisation des campagnes, et provoquer massivement celle de l’espace maritime côtier jusque- là grandement protégé.
Aucune étude d’impact socio-économique préalable n’a été partagée, ni même une réflexion sur les conséquences en termes de souveraineté alimentaire d’agriculture et de pêche.
Last but not least : Souveraineté, défense du territoire
La part importante des capacités de productions renouvelables intermittentes, échappera globalement au secteur public. Sans que cela soit souligné et alors qu’EDF vient de redevenir 100% public, c’est la moitié du futur parc de production installé d’électricité en 2035 qui serait ainsi privatisé (sans véritable contrôle stratégique des acteurs pour ce secteur de souveraineté nationale).
La conséquence est particulière lourde pour l’éolien offshore, véritables plateformes industrielles
implantées dans un environnement particulièrement hostile et complexe, berceau de la biodiversité de la planète.
Les 45 GW en 50 parcs éoliens qui devraient border tout le littoral français vers 2050 occuperaient la surface de plusieurs départements, concédés notamment à des sociétés étrangères. Il s’agira d’une zone à risques pour la sécurité et la défense nationale…
Les problèmes classiques de collisions, de navigation à l’intérieur des parcs éoliens, de câbles à éviter, etc… constituent un premier niveau de préoccupations. Les perturbations des radars côtiers par les pales de ces éoliennes toujours plus élevées (300 mètres attendus) constituent un autre type de menace, d’autant que la multiplication des parcs va dresser le long du littoral de vraies forêts d’éoliennes ; or qui dit forêt dit possibilité de s’y cacher, donc menace potentielle de la part d’éléments hostiles. Ces champs éoliens, les câbles de liaison et les postes électriques en mer seront des équipements d’autant plus sensibles au sabotage qu’ils constitueront une part importante du mix électrique national. Ils offriront aussi des opportunités pour les narcotrafiquants, toujours intéressés à se mettre à l’abri des regards. Outre qu’ils vont impliquer également un nouveau poste de lourdes dépenses, ces angles morts de l’éolien marin, que sont dans le présent contexte géopolitique la sécurité et la sûreté nationale, mériteraient d’être abordés
PJ : Evaluation globale de la politique énergétique suivie jusqu’à ce jour – FED – Janvier 2024
Fevrier 2024
A l’attention de MM les Ministres de l’Energie et Finances, des Armées et de l’Ecologie
EVALUATION GLOBALE DE LA POLITIQUE ENERGETIQUE SUIVIE JUSQU’A CE JOUR
FED – JANVIER 2024
————
Doublement en 2035, par des ENRi, de la puissance installée du parc français, pourtant déjà décarboné, sans augmentation notable de puissance garantie ni de décarbonation
Le ralliement de trop nombreux décideurs et de leur administration à la vision de l’Energiewende plaquée en France, en dépit des spécificités de son mix énergétique, est en train de prendre une dimension vertigineuse : le projet de Stratégie française pour l’Energie et le Climat (SFEC 2023, page 19) propose, d’ici à 2035, de développer une capacité électrique intermittente aboutissant au double de celle du parc pilotable décarboné installé, soit en 2035 : environ 150 GW d’ENRi (éolien terrestre / marin + photovoltaïque) pour environ 90 GW (nucléaire + hydraulique).
La théorie politique consistant à rechercher une diversification des sources par des ENRi équivaut à multiplier inutilement les coûts d’investissement du parc de production électrique, sans puissance garantie ni décarbonation supplémentaires, et donc à préparer une explosion du coût de l’électricité pour le public et l’économie.
Cette politique nécessitera l’utilisation massive d’argent public pour subventionner notamment des acteurs privés, dans un secteur de la production de l’électricité qui vient pourtant d’être étatisé.
En outre, la prise en compte des principales externalités dédiées est généralement oubliée, dont celles dites de « back-up » (portant pourtant sur plus de la moitié de la production des ENRi) et de refonte totale du réseau électrique français (lignes et postes). Les tensions géopolitiques sur les supply chains internationales, dont dépendent fortement les matériaux de cette technologie, ne font qu’ajouter aux coûts et à la perte de souveraineté énergétique.
Transfert économique de richesse vers l’étranger
Cette fuite en avant (doublement inutile du parc installé en une dizaine d’années) ne se justifie pas : le petit parc thermique fossile subsistant en France (8%) étant déjà décarboné par les premières vagues déjà présentes d’ENRi, il n’y a pas d’avantage pour le climat à en ajouter de nouvelles.
Le résultat, démontré par le RTE, est qu’aujourd’hui les flux d’électricité éolienne française sont majoritairement appelés à l’exportation pour se substituer aux centrales fossiles des pays voisins, cela en général à vil prix, les nuisances restant en France ; ces flux non maîtrisés viennent aussi perturber le fonctionnement du parc nucléaire français (vieillissement accéléré, surcoûts, sûreté).
Dans les deux cas, ceci constitue un transfert économique de richesse de la France vers l’étranger, aux dépens des Français.
Ajoutons qu’en période ventée, comme le démontre une étude de référence du AEN / OCDE, cet excédent de sources intermittentes (ENRi) au sein du mix mettra en danger la stabilité du réseau, pouvant conduire à des délestages ou à des black-out.
Des alternatives décarbonées plus performantes aux transferts d’usages vers l’électricité
L’argument mis en avant pour imposer aux Français cette croissance les ENRi est celui de la décarbonation de nouveaux usages par transfert vers l’électricité. La FED partage cette volonté de décarboner également cette large part de la production énergétique hors électricité ; seulement nous pensons que le RTE, acteur majeur du système électrique, n’est pas le mieux placé pour définir la part qui doit se faire par une conversion à l’électricité.
Plutôt que de prendre comme paramètres d’entrée des hypothèses peu raisonnables et non
démontrables de croissance de cette demande, un chemin de sagesse devrait être de chiffrer le coût des différentes options, d’adapter le rythme de l’électrification des usages à la croissance envisageable de la production électrique pilotable, la plus économique et la moins subventionnée possible, et non l’inverse.
Parallèlement, pour explorer les alternatives à l’électrification, le RTE, opérateur du système électrique, a été chargé de l’élaboration des « futurs énergétiques 2050 » ; à cet égard, on s’étonne que les scenarios de décarbonation hors électricité ne s’appuient pas davantage sur les professions de la chaleur, les industries ou les collectivités concernées pour promouvoir d’autres sources (réseaux de chaleur décarbonée collective, géothermie, pompe à chaleur)…. Notons que certaines solutions électriques doivent d’ailleurs être considérées avec prudence ; la production de chaleur et d’hydrogène par l’électricité présente les plus mauvais rendements, les hypothèses volontaristes de Véhicules Electriques en 2035 sont sans doute précipitées et peu réalistes.
En outre accroître ainsi la demande d’électrification impose d’assurer à cette nouvelle clientèle des conditions de fourniture conformes à notre qualité de confort. Le défi du caractère aléatoire, variable et intermittent des ENRi doit être levé. La nécessité de sources de back-up (généralement au gaz, notamment en GNL, qui présente une bien mauvaise empreinte carbone) doit être intégrée dans les scénarios, ce qui n’est pas le cas. L’espoir mis dans des stockages massifs d’électricité comme la foi futuriste dans un pilotage de la demande et autres outils de flexibilité doivent être revus pragmatiquement. La levée de boucliers contre l’idée d’une utilisation des compteurs Linky pour une restriction autoritaire de la demande doit faire réfléchir.
Derniers espaces libres sacrifiés – Sécurité alimentaire en question (Agriculture, Pêche) – Public acceptance – Acceptabilité des Français
« La transformation à engager dans les trois prochaines décennies est d’une ampleur comparable à celle de la première révolution industrielle » aime à souligner l’ex-ministre Agnès Pannier-Runacher dans son projet de SFEC… Si les habitants des grandes villes sont épargnés, notre association est témoin de la colère et de l’épuisement dans les campagnes face à des nuisances toujours plus insupportables, à l’atteinte à la biodiversité, au permis de tuer les espèces protégées octroyée aux promoteurs. La réalité de ces nuisances commence aussi à apparaitre à une échelle démultipliée aux riverains et usagers des côtes françaises.
Point n’est besoin d’être grand savant pour comprendre que cette « révolution » va en effet accélérer l’industrialisation des campagnes, et provoquer massivement celle de l’espace maritime côtier jusque- là grandement protégé.
Aucune étude d’impact socio-économique préalable n’a été partagée, ni même une réflexion sur les conséquences en termes de souveraineté alimentaire d’agriculture et de pêche.
Last but not least : Souveraineté, défense du territoire
La part importante des capacités de productions renouvelables intermittentes, échappera globalement au secteur public. Sans que cela soit souligné et alors qu’EDF vient de redevenir 100% public, c’est la moitié du futur parc de production installé d’électricité en 2035 qui serait ainsi privatisé (sans véritable contrôle stratégique des acteurs pour ce secteur de souveraineté nationale).
La conséquence est particulière lourde pour l’éolien offshore, véritables plateformes industrielles
implantées dans un environnement particulièrement hostile et complexe, berceau de la biodiversité de la planète.
Les 45 GW en 50 parcs éoliens qui devraient border tout le littoral français vers 2050 occuperaient la surface de plusieurs départements, concédés notamment à des sociétés étrangères. Il s’agira d’une zone à risques pour la sécurité et la défense nationale…
Les problèmes classiques de collisions, de navigation à l’intérieur des parcs éoliens, de câbles à éviter, etc… constituent un premier niveau de préoccupations. Les perturbations des radars côtiers par les pales de ces éoliennes toujours plus élevées (300 mètres attendus) constituent un autre type de menace, d’autant que la multiplication des parcs va dresser le long du littoral de vraies forêts d’éoliennes ; or qui dit forêt dit possibilité de s’y cacher, donc menace potentielle de la part d’éléments hostiles. Ces champs éoliens, les câbles de liaison et les postes électriques en mer seront des équipements d’autant plus sensibles au sabotage qu’ils constitueront une part importante du mix électrique national. Ils offriront aussi des opportunités pour les narcotrafiquants, toujours intéressés à se mettre à l’abri des regards. Outre qu’ils vont impliquer également un nouveau poste de lourdes dépenses, ces angles morts de l’éolien marin, que sont dans le présent contexte géopolitique la sécurité et la sûreté nationale, mériteraient d’être abordés en amont des décisions
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OBJET : PROJET DE LOI SUR LA SOUVERAINETÉ ÉNERGÉTIQUE
Monsieur le Premier Ministre,
Au nom des 1700 associations françaises de la « Fédération Environnement Durable », je vous adresse nos respectueuses félicitations et accueille avec satisfaction votre nomination en tant que Premier Ministre de la République Française.
L’avant-projet de loi sur la souveraineté énergétique, que vous allez bientôt examiner au Conseil des Ministres a retenu toute notre attention :
Ce projet doit redonner à la France son indépendance en limitant les développements des Énergies Renouvelables intermittentes, solaire et éolien, et en relançant le nucléaire, qui était un fleuron de notre industrie, et qui peut le redevenir en produisant une électricité en abondance, peu chère, pilotable et n’émettant pratiquement pas de gaz à effets de serre.
Nous vous félicitons d’avoir ce courage politique, car aucune décision ne fait l’unanimité…
Nous pensons que vous êtes dans la bonne voie en évitant d‘insérer dans votre projet de loi des engagements chiffrés irréalisables pour accroître idéologiquement les énergies renouvelables électriques intermittentes qui sont devenues inutiles[1] face au nucléaire. Ces énergies sont acceptables dans des pays qui produisent leur électricité par des moyens thermiques, charbon ou gaz, car elles permettent de décarboner en partie cette industrie. En France ce n’est pas le cas, la presque totalité de la production d’électricité est déjà décarbonée grâce au nucléaire et à l’hydraulique.
Cette nouvelle stratégie rendra à la France sa souveraineté énergétique, vous permettra de réduire massivement les gaz à effet de serre et de réorienter tous les budgets vers des domaines plus efficaces tels l’isolation thermique des bâtiments et les énergies renouvelables stockables2. L’économie de cette nouvelle stratégie pourrait atteindre 200 milliards d’euros à l’horizon 2035-2050 par rapport aux programmes en cours3, ce qui limitera la hausse des tarifs d’électricité et vous permettra de défendre le pouvoir d’achat des ménages et notamment ceux qui ont des revenus les plus modestes.
Ainsi nous vous remercions de limiter drastiquement les ambitions sur les énergies électriques intermittentes qui n’ont aucun intérêt sinon d’accaparer de l’argent public au détriment de l’intérêt général, le symbole étant l’éolien industriel, la filière plus détestée des Français qui s’étend sur les territoires et le long des côtes, au détriment de notre patrimoine naturel et environnemental.
En vous remerciant de votre attention, je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma très haute considération.
Jean-Louis Butré Président
Fédération Environnement Durable 3 rue des eaux-Paris-75016
[1] Citation de Jean-Marc Jancovici : Multiplier l’implantation de machines importées ne contribue pas à baisser nos GES, déséquilibre notre balance des paiements et va à l’encontre de la sobriété… les ENR, de par leur intermittence, sont dépendantes des énergies fossiles (centrales à gaz surtout). 2 Les subventions de la géothermie et du solaire thermique, sont actuellement dix fois inférieures à celles de l’éolien et du solaire photovoltaïque 3 Etude du CEREME : Institut Roland Berger
Après 20 ans de « nucléaire honteux », l’exécutif a décidé de construire de nouveaux réacteurs. Pour une fois, pas de divergence avec « l’opinion » : cette dernière n’y a jamais été aussi favorable depuis 1980 : https://t.ly/gXt6m
Notre pays n’est pas isolé en Europe : presque partout sur le Vieux Continent, l’adhésion au nucléaire a fortement cru récemment, même en Allemagne où, selon le baromètre 2023 ObsCop d’EDF, les « pour » dépassent désormais d’une courte tête les « contre » : https://t.ly/nrzto. Merci Poutine :).
Si tout le monde est d’accord, il n’y a donc « plus qu’à ». Sauf que, en fait, c’est maintenant que s’ouvrent des questions qui fâchent, comme j’essaie de l’expliquer dans cette chronique du jour sur RTL : https://t.ly/YmDfI
Il y a tout d’abord la question de notre capacité à faire. Lors du démarrage de la construction du parc actuel, dans les années 1970, l’industrie et la construction employaient environ 8 millions de personnes.
Aujourd’hui, il n’y a plus que 3,2 millions d’actifs dans ce secteur, et par ailleurs ceux qui travaillent dans des domaines en lien avec le nucléaire (construction métallique, par exemple) ont diminué encore plus vite que le reste.
Le vivier disponible d’ouvriers qualifiés et de techniciens éligibles (soudeurs, tuyauteurs, robinettiers, constructeurs d’infrastructures, etc) est donc bien plus réduit qu’il y a 50 ans. Or, le nucléaire a besoin de ces professions pour fabriquer les centrales.
Formons et embauchons alors ! Oui, mais : aucun équipementier ne va le faire de manière massive sans visibilité sur 20 ou 30 ans, qu’EDF n’est pas en mesure de leur apporter à cause du code de la commande publique.
Du coup, allons-nous devoir faire appel aux chinois pour reconstruire le parc, comme je l’ai évoqué sur le ton de la plaisanterie acide lors de cette intervention à l’INSTN il y a 6 ans : https://t.ly/3jhN_ ?
Autre question majeure : il est question de construire une version dite « simplifiée » de l’EPR. Mais sommes nous sûrs de miser sur le bon cheval ?
Une fois terminé (il y en a 2 en Chine et un en Finlande), l’EPR fonctionne normalement : ce n’est donc pas la question. Mais, son design (franco-allemand) en fait un objet très complexe : arriverons nous à le construire un jour pour un cout « normal » et dans un délai « normal » ?
Si nous voulons aller vite, la bonne stratégie est peut-être de reconstruire des réacteurs identiques à ceux en fonctionnement (l’EPR n’amène pas de rupture technologique majeure), et de pousser à 80 ans tous les réacteurs existants qui le pourront (ce que les USA ont déjà commencé à faire), le temps de boucler avec une 4è génération qu’il faut booster d’urgence, car c’est le seul nucléaire « durable », comme évoqué dans cette chronique.
Et ces questions en amènent une autre : le monde politique, la haute administration et le secteur industriel sont-ils « équipés » pour instruire ce dossier de manière appropriée ? Car là aussi les 20 dernières années ont laissé des traces..
JEAN LOUIS BUTRE
Nous partageons sur ce point exactement les mêmes convictions. Il s’agit maintenant d’un problème purement industriel qui doit être réglé par des personnes compétentes c’est à dire des ingénieurs et des techniciens La filière nucléaire est malmenée depuis 20 ans. Elle a été massacrée par des groupes qui ont pris sont contrôle au sommet de l’état et dont le seul objectif est de la fermer Faire croire qu’en France des énergies intermittentes comme l’éolien et le photovoltaïque au sol sont des solutions d’avenir pour la remplacer est une imposture. En 2000 la France produisait 75 % de son électricité avec du Nucléaire et 15% avec de l’hydraulique, les tarifs étaient accessibles à tous et les plus bas d’Europe Après 20 ans d’errances politiques ayant pour objectif de réduire la part du nucléaire à 50/% pour accélérer un programme d’énergies renouvelables démentiel c’est la catastrophe économique planifiée avec une envolée de tarifs
Arrêtons de faire de la politique et revenons à des choses sérieuses avec des gens sérieux et compétents pour sauver la France d’une révolte sociale programmée Jean-Louis Butré Président de la Fédération Environnement Durable ( 1700 associations)
Publié dansUncategorized|Commentaires fermés sur Après 20 ans de « nucléaire honteux », l’exécutif a décidé de construire de nouveaux réacteurs
Publié dansUncategorized|Commentaires fermés sur Photovoltaïque sur des terres naturelles, agricoles ou forestières : nous ne tomberons pas dans le panneau !
TRIBUNE – Dans un pays qui se targue d’avoir la politique culturelle la mieux dotée par les pouvoirs publics, les protestations contre la destruction des paysages sont rares, regrette l’écrivain, qui dénonce l’implantation d’éoliennes dans nos campagnes.Publié le 03/02/2024 à 07:00
Objet : Demande d’un moratoire des projets de production d’énergies renouvelables intermittentes (ENRi).
Bonjour Monsieur le Ministre,
La Fédération Environnement Durable – FED – a pour objet la préservation de l’environnement, en particulier aujourd’hui face au déploiement des énergies renouvelables. Elle regroupe sur tout le territoire 1600 associations ou fédérations locales. La FED est une association d’intérêt public agréée au niveau national pour la « défense de l’environnement ».
En cette période de nouvelle organisation gouvernementale, permettez-nous de vous adresser ci-joint notre évaluation globale de la politique énergétique suivie jusqu’à ce jour. Cet état des lieux tel que perçu par notre association interpelle tant le devenir énergétique du pays que sa souveraineté, la bonne utilisation des fonds publics et la préservation de l’environnement.
Nous tenons au préalable à préciser que la FED ne s’oppose en tant que telle à aucune forme de production d’énergie. Nous reconnaissons volontiers que les énergies renouvelables intermittentes ont toute leur place pour se substituer, en tant que de besoin et quand il y a du vent ou du soleil, aux énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre (GES), cela essentiellement dans les pays où la production de base pilotable repose sur des énergies fossiles.
Nous considérons surtout que, en France, le parc nucléaire, associé au grand hydraulique, est notre principal atout ; il a donné au pays une immense avance industrielle, anticipant même dès les années 80 les préoccupations de décarbonation du mix national, ce qu’on a nommé tardivement « transition énergétique ».
Nous regrettons donc que par contournements successifs des traités fondateurs de l’UE, sous la pression d’une coalition d’Etats membres conduite par l’Allemagne, avec le soutien de l’Agence Internationale de l’Energie, les instances de l’UE entendent imposer, au cas spécifique de la France, un schéma concurrent de transition énergétique, basé sur des moyens de production d’électricité intermittente (ENRi).
Nous souhaitons souligner certains des aspects nocifs qu’induit le gigantisme déraisonnable de ce schéma : transfert de valeur vers l’étranger, utilisation massive de l’argent public pour subventionner les projets privés, menaces pour la souveraineté et fragilisation de la défense du territoire.
En ce qui concerne l’environnement, le code français de l’environnement L. 122-4 et le droit européen (directive 2001/42/CE), stipulent que les projets et programmes d’ENRi doivent faire l’objet d’une évaluation environnementale préalable. Or cela n’est jamais le cas, qu’il s’agisse de projets individuels ou de programmes. De même pour les impacts socio-économiques.
Nous vous adressons cet appel, dans l’espoir que vous reconnaitrez qu’un moratoire des projets de production d’énergies renouvelables intermittentes (ENRi) est nécessaire pour donner le temps à une sérieuse phase d’études préalables, transparentes et publiques, sur les thèmes que nous soulevons ici.
Nous vous prions d’agréer Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération.
Jean-Loui Butré Président Fédération Environnement Durable
Annexe
PJ :Evaluation globale de la politique énergétique suivie jusqu’à ce jour – FED – Janvier 2024
Fevrier 2024
A l’attention de MM les Ministres de l’Energie et Finances, des Armées et de l’Ecologie
Evaluation globale de la politique énergétique suivie jusqu’à ce jour
FED – Janvier 2024
Quasi-doublement des investissements de capacité, sans augmentation notable de puissance garantie
Le ralliement de trop nombreux décideurs et de leur administration à la vision de l’Energiewende plaquée en France, en dépit des spécificités de son mix énergétique, est en train de prendre une dimension vertigineuse : le projet de Stratégie française pour l’Energie et le Climat (SFEC 2023, page 19) propose, d’ici à 2035, d’investir en capacité électrique intermittente le double de celle du parc pilotable installé, soit environ 150 GW d’ENRi (éolien terrestre / marin + photovoltaïque) pour environ 90 GW (nucléaire + hydraulique).
Transfert de valeur vers l’étranger
Cette fuite en avant (triplement du parc installé en une dizaine d’années) ne se justifie pas : le petit parc thermique fossile subsistant en France étant déjà décarboné par les premières vagues d’ENRi, il n’y a pas d’avantage pour le climat à en ajouter de nouvelles. Le résultat, démontré par le RTE, est qu’aujourd’hui les flux d’électricité éolienne française sont majoritairement appelés à l’exportation pour se substituer aux centrales fossiles des pays voisins, cela en général à vil prix, les nuisances restant en France ; ces flux non maîtrisés viennent aussi perturber le fonctionnement du parc nucléaire français (vieillissement accéléré, surcoûts, sûreté). Dans les deux cas, ceci constitue un transfert de valeur (énergétique et économique) de la France vers l’étranger aux dépens des Français.
Ajoutons qu’en période ventée, comme le démontre une étude de référence du AEN / OCDE, cet excédent de sources intermittentes (ENRi) au sein du mix mettra en danger la stabilité du réseau, pouvant conduire à des délestages ou à des black-out.
Les besoins liés aux transferts d’usages vers l’électricité
L’argument mis en avant pour imposer aux Français cette croissance les ENRi est celui de la décarbonation de nouveaux usages par transfert vers l’électricité. La FED partage cette volonté de décarboner également cette large part de la production énergétique hors électricité ; seulement nous pensons que le RTE, acteur majeur du système électrique, n’est pas le mieux placé pour définir la part qui doit se faire par une conversion à l’électricité.
Plutôt que de prendre comme paramètres d’entrée des hypothèses peu raisonnables et non démontrables de croissance de la demande, un chemin de sagesse devrait être de chiffrer le coût des différentes options, d’adapter le rythme de l’électrification des usages à la croissance envisageable de la production électrique pilotable, la plus économique et la moins subventionnée possible, et non l’inverse.
Parallèlement, pour explorer les alternatives à l’électrification, le RTE, opérateur du système électrique, a été chargé de l’élaboration des « futurs énergétiques 2050 » ; à cet égard, on s’étonne que les scenarios de décarbonation hors électricité ne s’appuient pas davantage sur les professions de la chaleur, les industries ou les collectivités concernées. Notons que certaines solutions électriques doivent d’ailleurs être considérées avec prudence ; la production de chaleur et d’hydrogène par l’électricité présente les plus mauvais rendements, les hypothèses volontaristes de Véhicules Electriques sont sans doute précipitées et peu réalistes ; à l’opposé, le chauffage électrique, tant développé il y a des décennies pour soutenir le nucléaire, peut aussi se révéler aujourd’hui déplacé face à d’autres sources (réseaux de chaleur décarbonée collective, géothermie, pompe à chaleur)…
En outre accroître ainsi la demande impose d’assurer à la nouvelle clientèle des conditions de fourniture conformes à notre qualité de confort. Le défi du caractère aléatoire et intermittent des ENRi doit être levé. La nécessité de sources de back-up (généralement au gaz, notamment en GNL, qui présente une bien mauvaise empreinte carbone) doit être intégrée dans les scénarios, ce qui n’est pas le cas. L’espoir mis dans des stockages massifs d’électricité comme la foi futuriste dans un pilotage de la demande et autres outils de flexibilité doivent être revus pragmatiquement. La levée de boucliers contre l’idée d’une utilisation des compteurs Linky pour une restriction autoritaire de la demande doit faire réfléchir.
Explosion des coûts
La théorie politique consistant à rechercher une diversification des sources équivaut à multiplier les coûts d’investissement du parc de production électrique, sans puissance garantie supplémentaire, et donc à préparer une explosion du coût de l’électricité. En outre, la prise en compte des externalités dédiées est généralement oubliée, dont celles dites de « back-up » (portant pourtant sur plus de la moitié de la production) et de refonte totale du réseau électrique français (lignes et postes). Les tensions géopolitiques sur les supply chains internationales, dont dépendent fortement les matériaux de cette technologie, ne font qu’ajouter aux coûts et à la perte de souveraineté énergétique.
« La transformation à engager dans les trois prochaines décennies est d’une ampleur comparable à celle de la première révolution industrielle » aime à souligner l’ex-ministre Agnès Pannier-Runacher dans son projet de SFEC… Si les habitants des grandes villes sont épargnés, notre association est témoin de la colère et de l’épuisement dans les campagnes face à des nuisances toujours plus insupportables, à l’atteinte à la biodiversité, au permis de tuer les espèces protégées octroyée aux promoteurs. La réalité de ces nuisances commence aussi à apparaitre à une échelle démultipliée aux riverains et usagers des côtes françaises.
Point n’est besoin d’être grand savant pour comprendre que cette « révolution » va en effet accélérer l’industrialisation des campagnes, et provoquer massivement celle de l’espace maritime côtier jusque-là grandement protégé.
Aucune étude socio-économique préalable n’a été partagée correspondant aux enjeux de souveraineté alimentaire d’agriculture et de pêche.
Souveraineté, défense du territoire
La part importante des capacités de productions renouvelables, aléatoires et intermittentes, échappera au secteur public. Sans que cela soit souligné et alors qu’EDF vient de redevenir 100% public, du futur parc de production qui devrait ainsi être privatisé sans contrôle stratégique des acteurs.
La conséquence est particulière lourde pour l’éolien offshore, véritables plateformes industrielles implantées dans un environnement particulièrement hostile et complexe, berceau de la biodiversité.
Les 45 GW en 50 parcs éoliens qui devraient border tout le littoral français vers 2050 occuperaient la surface de plusieurs départements, concédés notamment à des sociétés étrangères. Il s’agira d’une une zone à risques pour la sécurité et la défense nationale…
Les problèmes classiques de collisions, de navigation à l’intérieur des parcs éoliens, de câbles à éviter, etc… constituent un premier niveau de préoccupations. Les perturbations des radars côtiers par les pales de ces éoliennes toujours plus élevées (300 mètres attendus) constituent un autre type de menace, d’autant que la multiplication des parcs va dresser le long du littoral de vraies forêts d’éoliennes ; or qui dit forêt dit possibilité de s’y cacher, donc menace potentielle de la part d’éléments hostiles. Ces champs éoliens, les câbles de liaison et les postes électriques en mer seront des équipements d’autant plus sensibles au sabotage qu’ils constitueront une part importante du mix électrique national. Ils offriront aussi des opportunités pour les narcotrafiquants, toujours intéressés à se mettre à l’abri des regards.
Outre qu’ils vont impliquer également un nouveau poste de lourdes dépenses, ces angles morts de l’éolien marin, que sont dans le présent contexte géopolitique, la sécurité et la sûreté nationale mériteraient d’être abordés en amont des décisions.
OBJET : Lettre au premier ministre : projet de loi sur la Transition Energétique
Monsieur le Premier Ministre,
Au nom des 1700 associations françaises de la « Fédération Environnement Durable », je vous adresse nos respectueuses félicitations et accueille avec satisfaction votre nomination en tant que Premier Ministre de la République Française.
L’avant-projet de loi sur la souveraineté énergétique, que vous allez bientôt examiner au Conseil des Ministres a retenu toute notre attention :
Ce projet doit redonner à la France son indépendance en limitant les développements des Énergies Renouvelables intermittentes, solaire et éolien, et en relançant le nucléaire, qui était un fleuron de notre industrie, et qui peut le redevenir en produisant une électricité en abondance, peu chère, pilotable et n’émettant pratiquement pas de gaz à effets de serre.
Nous vous félicitons d’avoir ce courage politique, car aucune décision ne fait l’unanimité…
Nous pensons que vous êtes dans la bonne voie en évitant d‘insérer dans votre projet de loi des engagements chiffrés irréalisables pour accroître idéologiquement les énergies renouvelables électriques intermittentes qui sont devenues inutiles[1] face au nucléaire. Ces énergies sont acceptables dans des pays qui produisent leur électricité par des moyens thermiques, charbon ou gaz, car elles permettent de décarboner en partie cette industrie. En France ce n’est pas le cas, la presque totalité de la production d’électricité est déjà décarbonée grâce au nucléaire et à l’hydraulique.
Cette nouvelle stratégie rendra à la France sa souveraineté énergétique, vous permettra de réduire massivement les gaz à effet de serre et de réorienter tous les budgets vers des domaines plus efficaces tels l’isolation thermique des bâtiments et les énergies renouvelables stockables2. L’économie de cette nouvelle stratégie pourrait atteindre 200 milliards d’euros à l’horizon 2035-2050 par rapport aux programmes en cours3, ce qui limitera la hausse des tarifs d’électricité et vous permettra de défendre le pouvoir d’achat des ménages et notamment ceux qui ont des revenus les plus modestes.
Ainsi nous vous remercions de limiter drastiquement les ambitions sur les énergies électriques intermittentes qui n’ont aucun intérêt sinon d’accaparer de l’argent public au détriment de l’intérêt général, le symbole étant l’éolien industriel, la filière plus détestée des Français qui s’étend sur les territoires et le long des côtes, au détriment de notre patrimoine naturel et environnemental.
En vous remerciant de votre attention, je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma très haute considération.
Jean-Louis Butré Président
Fédération Environnement Durable 3 rue des eaux-Paris-75016
[1] Citation de Jean-Marc Jancovici : Multiplier l’implantation de machines importées ne contribue pas à baisser nos GES, déséquilibre notre balance des paiements et va à l’encontre de la sobriété… les ENR, de par leur intermittence, sont dépendantes des énergies fossiles (centrales à gaz surtout). 2 Les subventions de la géothermie et du solaire thermique, sont actuellement dix fois inférieures à celles de l’éolien et du solaire photovoltaïque 3 Etude du CEREME : Institut Roland Berger
Depuis quelques mois, l’ambiance devient irrespirable du côté de la Montagne de Lure. Le projet photovoltaïque de Cruis, dans les Alpes-de-Haute-Provence, est l’objet de vives tensions entre Boralex, le porteur de projet, et des opposants écologistes qui y voient une menace directe pour la biodiversité locale. Après de nombreuses manifestations, les revendications sont montées d’un cran, puisque qu’un stock de panneaux solaires aurait été volontairement incendié.
Dimanche 28 janvier, le chantier du parc photovoltaïque de Cruis a vraisemblablement été la cible d’un incendie d’origine volontaire, entraînant la destruction de 400 panneaux solaires entreposés sur le site, rapporte le média local BFM DICI. Alors qu’une enquête vient d’être ouverte par la gendarmerie pour « destruction par incendie », cet événement ne fait que renforcer les tensions qui entourent ce projet depuis septembre 2022. Vivement contesté par des opposants qui le considèrent comme une atteinte à la biodiversité locale, le projet a fait l’objet d’une importante mobilisation de la part des écologistes. Cette escalade des tensions avait conduit, courant 2023, à l’arrestation de deux militantes.
D’une emprise de 17 hectares pour une puissance de 14,8 MWc, la future centrale photovoltaïque, portée par la société Boralex, est située sur une ancienne parcelle forestière qui avait été victime d’un feu de forêt en 2004. Si l’entreprise et certains élus locaux ont assuré que la parcelle n’avait que peu d’intérêt pour la biosphère du fait d’un sol très caillouteux, celle-ci ne fait pas moins partie d’une zone classée réserve de biosphère par l’Unesco. Elle abriterait près de 88 espèces protégées. Et si la société avait bien reçu, en 2020, une dérogation permettant la construction de la centrale, d’autres espèces protégées ont été découvertes depuis.
Les panneaux solaires incendiés / Image : BFMTV DICI.
Préservation de la biodiversité ou production d’énergie solaire, faut-il choisir ?
Les énergies renouvelables sont-elles incompatibles avec la biodiversité ? C’est la question que l’on peut légitimement se poser face à de tels projets. Pourtant, il semblerait que les centrales photovoltaïques ne soient pas si néfastes pour la biodiversité qu’on ne pourrait le penser. D’abord, leur structure légère permet de ne pas utiliser de béton, ou très peu, contrairement aux parcs éoliens par exemple. Plusieurs études, aux États-Unis comme en Europe, tendent à montrer que ces infrastructures auraient même un impact positif, laissant intact les structures d’habitat de nombreuses espèces tout en servant de refuge pour d’autres. Ils seraient particulièrement prisés des insectes, reptiles, amphibiens et même de certaines espèces d’oiseaux des champs qui viennent y faire leurs nids.
Malgré ces avantages, un équilibre doit être trouvé entre installations de production d’énergie renouvelable et espaces protégés. Or, la montagne de Lure ferait l’objet d’une sur-concentration de projets photovoltaïques. Les porteurs de projets y sont attirés par le faible prix des terrains associé à un excellent ensoleillement. Pour les communes, ce type de projet génère également des ressources financières parfois difficiles à refuser. Ainsi, on compte autour de la montagne de Lure plus d’une vingtaine de projets photovoltaïques dans un rayon de trente kilomètres, comme celui d’Omergues, de Fontienne, ou encore de Peyruis.
L’avant-projet de loi sur la souveraineté énergétique a été divulguée, et elle a eu l’effet d’une douche froide en ce début d’année. « Fin des énergies renouvelables en France ! », « Manque de respect pour la filière ! », les critiques n’ont cessé de pleuvoir. Mais qu’en est-il réellement ? Que dit le texte ?
Resituons le contexte. Le 8 janvier dernier, le gouvernement rend public un avant-projet de la loi de souveraineté énergétique. Ce dernier devait être présenté en conseil des ministres début février, puis présenté au Parlement au cours de l’année 2024. Ce texte propose une modification du Code de l’énergie, portant sur deux aspects : d’une part la formulation des objectifs de la politique énergétique nationale (Titre I), et d’autre part l’information et la protection des consommateurs d’énergie, notamment vis-à-vis des démarches commerciales agressives, et en particulier dans un contexte de crise du prix de l’énergie (Titre II).
C’est la première partie de l’avant-projet de loi qui nous intéresse dans cet article. Elle a pour objectif de modifier l’article L100-4 du Code de l’Énergie concernant deux aspects : les objectifs énergétiques généraux d’une part et les moyens de production d’autre part. Et ce sont bien ces deux aspects qui ont suscité un tollé. Regardons davantage en détail.
Des objectifs moins contraignants ?
Le tableau ci-dessous récapitule les modifications les plus importantes proposées en ce qui concerne les objectifs généraux de la politique énergétique.
Texte en vigueur
Modification proposée
Article L100-4 I.1°
Réduire les émissions de gaz à effets de serre par rapport à 1990 de 40 % en 2030
Neutralité carbone à l’horizon 2050
Article L100-4 I.1°
Tendre vers une réduction de 50 % entre 1990 et 2030 (en excluant les variations associées à l’usage des terres et à la foresterie)
Article L100-4 I.2°
Réduire la consommation énergétique finale par rapport à 2012 de 7 % en 2023, 20 % en 2030 et de 50 % en 2050
Article L100-4 I.2°
Tendre vers une réduction de la consommation énergétique finale par rapport à 2012 de 7 % en 2023, 30 % en 2030 et de 50 % en 2050
Article L100-4 I.3°
Réduire la consommation énergétique primaire des énergies fossiles par rapport à 2012 de 40 % en 2030
Article L100-4 I.3°
Tendre vers une réduction de la consommation énergétique primaire des énergies fossiles par rapport à 2012 de 45 % en 2030 et 60 % en 2035.
Le texte évoque des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de la consommation énergétique finale et de la consommation des énergies fossiles. De manière générale, on constate que le gouvernement propose de rendre ces objectifs plus ambitieux, mais, dans le même temps, change la formulation de « réduire » vers « tendre vers une réduction ».
Il est certain que cette nouvelle formulation est en première approche moins contraignante. Il n’en reste pas moins qu’elle exige a minima du gouvernement une obligation de moyens vers ces objectifs. Par ailleurs, le gouvernement indique que ces objectifs sont dorénavant harmonisés avec la réglementation européenne « fit for 55 », déclinée par la directive 2023/19791 du Parlement européen et du conseil du 13 septembre 2023.
Suppression des objectifs chiffrés de sources d’énergie renouvelable
Le tableau ci-dessous récapitule certaines des modifications proposées en ce qui concerne le mix énergétique :
Texte en vigueur
Modification proposée
Pas de mention de capacité nucléaire
Article L100-4 II.2°
Maintenir une puissance installée de capacité électronucléaire d’au moins 63 GW, avec une disponibilité + objectifs de disponibilité.
Article L100-4 III.1°
Nouvelles constructions : au moins 9,9 GW engagés en 2026, et 13 GW engagés au-delà
Pas de mention des capacités pilotables hors nucléaire
Article L100-4 II.3°
Maintenir la puissance installée Conversion progressive à des combustibles bas-carbone
Article L100-4 I.4°
La part des énergies renouvelables doit être portée à 23 % en 2020 et 33 % en 2030. Mention de l’énergie hydraulique, des éoliennes et de l’agrivoltaïsme.
Article L100-4 II.3°
Assurer un déploiement des énergies renouvelables permettant d’assurer la couverture des besoins en électricité en sus des moyens nucléaires et pilotables hors nucléaire. Favoriser le développement de flexibilité telles que la modulation de la consommation et de la production d’énergie électrique et le stockage d’énergie.
Article L100-4 I.8°
Autonomie énergétique et un mix à 100 % d’énergie renouvelable pour les collectivités d’outre-mer à l’horizon 2030.
Article L100-4 II.6°
Mix énergétique à 100 % d’énergie renouvelable à l’horizon 2030 et l’autonomie énergétique à l’horizon 2050.
Article L100-4 I.9°
Multiplier par cinq la quantité de chaleur et de froid renouvelables et de récupération à l’horizon 2030
Article L100-4 II.4°
Viser une part de 45 % de chaleur et de froid renouvelable dans la consommation de chaleur et de froid en 2030 et de 55 % en 2035.
Article L100-4 I.10°
Hydrogène bas-carbone à environ 20 % à 40 % des consommations totales d’hydrogène à l’horizon 2030
Plus de mention de l’hydrogène
Le changement de formulation de l’avant-projet de loi est significatif. D’un objectif chiffré fixé à une valeur 33 % de part d’énergie renouvelable pour 2030, tout objectif chiffré est supprimé. Dans le même temps, le texte sanctuarise une puissance installée nucléaire de 63 GW. L’émoi de la filière renouvelable peut se comprendre, notamment lorsque les modifications de l’avant-projet de loi se présentent sous une forme quelque peu technocratique : « Les 4° à 11° du I et le Ibis sont supprimés. ».
Quoi qu’il en soit, si l’on regarde plus en détail, on s’aperçoit que l’avant-projet de loi ne fait que sanctuariser un socle d’approvisionnement en source d’énergie pilotable, et notamment explicitement nucléaire, et consacre le fait que tous les besoins supplémentaires devront être couverts par des énergies renouvelables.
En France, environ 20 % de la consommation finale d’énergie primaire provient aujourd’hui du secteur nucléaire. Sous l’hypothèse d’une division par deux de cette consommation finale, et, au premier ordre, une production nucléaire constante, la part de l’énergie nucléaire augmenterait à 40 %. Resterait-il 60 % du mix disponibles pour l’extension des énergies renouvelables ? Il est difficile de répondre à cette question, car la réponse dépend d’une part de l’électrification des usages lancée massivement par ailleurs (transport électrique et pompes à chaleur) et de la réduction effective de la part des énergies fossiles. Il est toutefois possible d’affirmer que le gouvernement n’a pas décidé de l’arrêt des énergies renouvelables.
Depuis, le ministère de l’Économie a récupéré la compétence de l’Énergie, et un nouveau texte intitulé « saisine rectificative au projet de loi relatif à la souveraineté énergétique » aurait été communiqué depuis le 17 janvier. Dans ce texte, tout le Titre I de l’avant-projet de loi aurait été supprimé.
Il va de soi que mettre l’accent sur la sécurité de l’approvisionnement énergétique, et notamment du réseau électrique par le biais de moyens pilotables, n’est pas une mauvaise nouvelle. Toutefois, le renversement proposé de la formulation de la loi laisse toutefois des zones d’ombres qui rendent difficile à anticiper les conséquences pratiques de ce nouveau texte, en particulier en termes d’emploi. Nous suivrons tout cela avec une grande attention.
Publié dansUncategorized|Commentaires fermés sur Clap de fin pour le solaire et l’éolien en France
INFO FACTUEL – Le numéro 2 de la Banque Transatlantique du Luxembourg se trouve-t-il au coeur d’un conflit d’intérêts ? Fabrice Bonischo, numéro 2 de la Banque Transatlantique du Luxembourg, une filiale à 100 % du Crédit Mutuel Alliance Fédérale, est aussi l’administrateur d’une holding du nom de An Muileann. La holding est le point de transit entre de nombreuses petites sociétés de production d’électricité éolienne française aux comptes douteux et le Luxembourg.
Fondée en 1989 par le Crédit Mutuel, la Banque Transatlantique Luxembourg est une banque privée de droit luxembourgeois et une filiale de Banque Transatlantique. Membre du Comité de direction, Fabrice Bonischo y tient le poste de Directeur Associé et représente ainsi la deuxième figure la plus importante de la banque. Le nom de cet homme, plutôt discret, apparaît également dans le conseil d‘administration d’une holding de sociétés d’énergie éolienne.
Zone d’ombre des énergies renouvelables, ces petites sociétés à responsabilité limitée de production d’électricité sont difficiles à quantifier de manière précise à l’échelle nationale. Selon les chiffres de l’Observatoire de l’éolien, publiés dans son édition de 2023, le secteur emploie un total de 28.266 personnes. Les emplois directs et indirects sont en constante augmentation et s’appuient sur 900 sociétés présentes sur toutes les activités de la filière éolienne. Ces sociétés sont autant de groupes industriels que de TPE.
Elles sont donc très nombreuses, dans le marché de l’éolien, à disposer de petits capitaux de départ compris entre 1000 et 3000 euros. Un montant dérisoire, qui implique que leur responsabilité ne pourra jamais être engagée au-delà, en cas de faillite. Ce montant est encore plus surprenant à la vue de leur objet social, qui consiste en « la réalisation de parcs de production d’énergies renouvelables et plus particulièrement la construction et l’exploitation de parcs éoliens, le montage, le financement, l’ingénierie et l’exploitation d’opérations de développement des énergies, notamment renouvelables et fossiles » (source Papers). En somme, une mission qui implique de manipuler des dizaines de millions d’euros.
Nous avons découvert qu’elles sont nombreuses à être liées au Luxembourg via une holding du nom d’An Muileann et dont l’administrateur n’est autre que Fabrice Bonischo, le numéro 2 de la banque Transatlantique du Luxembourg, une filiale à 100 % du Crédit Mutuel Alliance Fédérale.
Un marché opaque sur fond de deniers publics
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) publiée au Journal officiel du 18 août 2015, engageait la France dans la lutte contre le dérèglement climatique et à la préservation de l’environnement. Des plans d’action ont été mis en place dont le développement de l’énergie éolienne.
Dans le souci d’encourager le développement de l’éolien, l’État Français décide d’un prix de rachat de la production d’électricité éolienne plus élevé que ceux du marché afin de soutenir le secteur.Au-delà du prix de vente garanti, le financement de l’éolien se base sur la prise en charge de l’environnement électrique, comme par exemple les réseaux ou encore les raccordements. Le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) a été créé en 2000, donnant à Enedis et RTE les moyens financiers d’adapter leurs outils. Le TURPE représente plus de 30% de la facture d’électricité des ménages français. En clair, le contribuable participe très largement au développement de l’énergie éolienne. En contrepartie, le secteur manque de transparence et l’industrie échappe souvent à l’impôt.
Les sociétés de production d’électricité éolienne s’organisent dans une logique de poupées russes. Derrière le nom d’une entreprise se cachent en réalité plusieurs entités. Nous avons ainsi découvert une cinquantaine de sociétés liées au Luxembourg via une holding du nom d’An Muileann et dont l’administrateur n’est autre que Fabrice Bonischo, le numéro 2 de la banque Transatlantique du Luxembourg, une filiale à 100 % du Crédit Mutuel Alliance Fédérale. L’actionnaire principal de la holding An Muileann est la société Odessa Securities, épinglée par les Panama Papers.
Des chiffres d’affaires en baisse et pourtant des actifs toujours plus grands
À regarder de près les comptes de certaines de ces cinquante sociétés, des questions apparaissent. « Parc Éolien de l’Abbaye » est par exemple l’une des sociétés de production d’électricité dont les comptes ont attiré notre attention. Son chiffre d’affaires en 2016 était d’un peu moins de 90.000 euros, trois ans plus tard, en 2019, il passe à 39.000 euros. Soit une perte de plus de 50.000 euros. En 2020, le chiffre d’affaires est de 19.300 euros et reste identique en 2021. Pourtant, son résultat net est déficitaire jusqu’en 2019 de 103.000 euros. En 2020, il remonte à 51.000 euros avant d’exploser les compteurs en 2021 avec 1,89 million d’euros de résultat net. Comment, en cinq ans, le chiffre d’affaires de la société a-t-il pu baisser alors que le résultat net de la société a explosé ?
L’explication se trouve dans les produits financiers de participation qui, dans le cas de cette société, se sont élevés à 1.934.000 euros pour 2021. En théorie, les produits financiers de participation sont censés être des placements avec les excédents de trésorerie d’une entreprise, à l’occasion de son exercice comptable.
En 2019 et 2020, le « Parc Éolien de l’Abbaye » avait plus d’un million d’euros de trésorerie malgré des résultats déficitaires. En déduction, cette société a réalisé des placements qui lui ont rapporté de l’argent, avant d’affecter cela à son résultat net jusqu’à être déficitaire l’année suivante. Pourtant, compte tenu des prix garantis par l’État, elle n’aurait jamais dû être à perte pendant plusieurs années.
Des anomalies dans les 50 sociétés éoliennes
Il est fort probable, selon un expert en écriture comptable qui a requis l’anonymat, que « le résultat net a été remonté sous forme de dividendes à l’associé unique, auquel cas, compte tenu du secret fiscal luxembourgeois, on ne peut y avoir accès ».
Au-delà de l’exemple du « Parc Éolien de l’Abbaye », d’autres anomalies se remarquent dans toutes les autres sociétés de production. Leurs noms commencent toutes par « Parc Éolien », elles n’enregistrent chacune aucun salarié et sont toutes dirigées par deux hommes, Stanislas et Xavier de la Rochefoucauld. Toutes affichent également des cascades comptables qui défient la logique.
Un lanceur d’alerte, expert anonyme qui nous a contactés et qui a réalisé un travail d’enquête en sources ouvertes sur la rentabilité des énergies renouvelables explique : « Les chiffres d’affaires des sociétés exploitantes évoquées sont limités, voire très bas, on en conclut qu’elles produisent très peu d’électricité. A contrario elles ont énormément d’argent dans les actifs circulant, on ne sait pas où part cet argent car elles appartiennent toutes à une holding luxembourgeoise, elle-même détenue par un actionnaire unique basé au Panama et cité dans les Panama Papers. » Et de s’interroger : « Je me demande si les parcs éoliens rattachés à ces sociétés dites “Parc Éolien” existent vraiment. »
Des sociétés en poupées russes
En effet, la société Parc Éolien de l’Abbaye a été créée le 22 avril 2016 par Thierry Cazette de Saint-Léger avec un capital de départ de 3000 euros. L’associé unique, autrement dit l’actionnaire, se nomme Financier Caravelle II, une SOPARFI, soit un terme juridique utilisé pour désigner une holding Luxembourgeoise. Elle est elle-même détenue par une autre holding basée au Luxembourg, la Compagnie Financière AN MUILANN dont l’actionnaire unique est la société ODESSA SECURITIES S.A.
Cette société détient son siège au Panama et s’est retrouvée citée dans les Panama Papers, affaire révélée en 2016 par le consortium international des journalistes d’investigation. Un élément embarrassant apparaît dans la comptabilité de la société FC II-Parc Éolien I, fondée par Thierry Cazette de Saint-Léger et où l’associé unique est la Financière Caravelle, qui appartient à la holding Muileann. Lors de sa création, il a fallu acter le dépôt des 3000 euros de capital de départ. Dans ce cas précis, c’est la banque de Fabrice Bonischo qui s’en est chargée. C’est donc la banque que dirige un des administrateurs qui a certifié la somme de départ.
Pour notre expert anonyme, « il convient de s’interroger sur le nombre de sociétés qu’a certifié le Crédit Mutuel Luxembourgeois dans lesquels son numéro 2 était administrateur de l’actionnaire. »
Un conflit d’intérêts qui ne dit pas son nom
Selon l’Agence Française Anticorruption, « il est dès lors pertinent de considérer que constitue un conflit d’intérêts toute situation d’interférence entre la fonction exercée au sein d’une entreprise et un intérêt personnel, de sorte que cette interférence influe ou paraisse influer sur l’exercice loyal de la fonction pour le compte de cette entreprise ». Une définition qui interroge sur la double activité de Fabrice Bonischo.
Factuel a sollicité le numéro 2 de la Banque Transatlantique du Luxembourg, sur la compatibilité de ce cumul de fonction, notamment sur le fait qu’il était administrateur d’une holding dont l’actionnaire unique est une société issue des Panama Papers. Fabrice Bonischo n’a pas répondu à notre demande.
Le lanceur d’alerte a décidé de se rapprocher de l’association Anti-Corruption « AC!! » qui étudie actuellement la possibilité de saisir la justice française. Son président, Marcel Claude, se refuse à tout commentaire pour le moment.
Thierry Cazette de Saint-Léger, Stanislas et Xavier de la Rochefoucauld ont été contactés via leur cabinet d’avocat Toulousain à qui ils ont donné pouvoir dans les statuts des sociétés. Nous n’avons, à cette heure, reçu aucune réponse de leur part.
« Ce mélange des genres pose des questions. Je m’étonne que le Crédit Mutuel soit aussi souple sur la double casquette du numéro 2 de sa filiale luxembourgeoise. Les autorités de contrôle – bien que leurs homologues luxembourgeois fassent un excellent travail – devraient s’alarmer que Fabrice Bonischo soit lié à une holding détenue par un actionnaire cité dans les Panama Papers. Cela pose des questions sur notre souveraineté énergétique et sur les sociétaires du Crédit Mutuel, qui sont, rappelons-le, des contribuables français qui payent très cher leur électricité pendant que d’autres font des jeux comptables avec ces sociétés offshores », conclut notre lanceur d’alerte.
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Lors de ses voeux à la population, la maire, Corinne Lefebre, a présenté les projets 2024, et rappelé que le conseil municipal « a fortement combattu cette imposture écologique » que représente le projet d’implantation éolien prévu sur la commune
Après un retour sur les projets réalisés en 2023, la première édile a annoncé le début des travaux du city-stade et de l’espace fitness pour ce printemps. Ce projet sera subventionné à hauteur de 80 % avec un reste à charge de 20 % pour la commune.
Les pistes d’investissement pour 2024
Toujours pour 2024, des pistes d’investissement sont en réflexion dont la fin de l’aménagement du cimetière avec l’installation d’un jardin du souvenir ; la réfection de la chaussée de la RD71 (Chambon – Levet) pour un aménagement destiné à réduire la vitesse et la modification de la salle des fêtes (vitres et chauffage).
Parmi les autres sujets abordés par l’élue, un point particulier est suivi avec attention par la municipalité. Il s’agit du projet d’implantation éolien. « Si le mât est aujourd’hui démonté, la menace est toujours là et nous devons être vigilants. Notre conseil municipal a fortement combattu cette imposture écologique », a déclaré l’édile.
Puis, Corinne Lefebvre est revenue sur les nouvelles mesures de tri des déchets, Vorly ayant été désignée par Bourges Plus comme commune test pour cette expérimentation. Dorénavant tout dépôt de bio-déchets est interdit dans le bac vert. En plus des composteurs individuels reçus par les habitants, un composteur partagé a été installé sur le parking de l’atelier municipal. Les bacs seront ramassés les semaines paires.
La maire a conclu son discours sur une note pleine d’espoir puisque, contrairement à beaucoup de communes qui connaissent une baisse de leur population, Vorly a enregistré une augmentation de la natalité passant de 248 à 255 habitants.
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Le conseil municipal de Pamproux s’est réuni lundi 22 janvier 2024, sous la présidence de Marie Naudin, la maire, pour sa première séance de l’année.
Servitude de passage et indemnités pour l’accès au projet éolien de Champs-Carrés. La commune voisine de Rouillé, située dans la Vienne, a missionné l’entreprise Qenergy, basée à Bordeaux, pour la réalisation de son projet d’énergies renouvelables, avec la construction de six éoliennes.
Morine Larrieu, chargée d’affaires territoriales et Anaëlle Duchatelle, chargée de développement éolien à Qenergy, sont venues présenter, lors de la séance du conseil municipal de Pamproux, le projet éolien de Rouillé, dont les débuts datent de 2012.
Autorisé en 2018 par arrêté préfectoral, il a obtenu en 2023 un jugement favorable de la cour administrative d’appel de Bordeaux. La mise en service est prévue en 2026-2027, avec six éoliennes de 165 m de hauteur, pour une puissance totale de 18 MW.
La commune de Pamproux est concernée par l’accès au chantier, le passage des engins, le confortement de la voirie, le passage de câbles, etc. Un linéaire de 2.468 m de voies communales et 550 m de chemins ruraux sont concernés, soit 3.018 m au total.
Qenergy s’engage à dédommager la commune, sous forme d’indemnités, pour l’utilisation de la voirie communale et les nuisances occasionnées. Concernant les 2.468 m de voies communales, le conseil opte pour le scénario suivant : 80 % des 197.440 € proposés au lancement des travaux, soit 157.952 € et 20 % restants répartis pendant 30 ans, tous les cinq ans, soit 6.580 €.
Concernant les 550 m de chemins ruraux, lors du lancement des travaux, 5.440 € seront versés pour le confortement des 68 ml et 38.720 € sur les 484 ml pour le passage de câbles.
Electricity prices in the United States are skyrocketing, with all-sectors electricity rates reaching new all-time highs in 2022 and 2023, but wind and solar advocates like to pretend that these energy sources are not responsible for the rising electricity costs paid by American families and businesses.
Our deeper-dive into the eight largest rate increase requests, as identified by RRA, reaffirms these findings by quoting directly from rate cases filed with state regulators, debunking the idea that wind and solar aren’t causing electricity rates to rise, once and for all.
In much of the country, electric companies are government-approved monopoly utilities that have the exclusive right to sell electricity in their service territories. Because electric companies are monopolies, it would be unfair to let them charge whatever they wish for electricity, so electricity prices are set by government regulatory bodies that oversee utilities, often called Public Utilities Commissions (PUCs) or Public Service Commissions (PSCs).
When electric and gas utility companies want to raise prices on customers to pay for additional expenses, they must file rate cases with the PUC or PSC that justify the additional expenses in the company’s request.
These additional expenses frequently consist of building new power plants, such as wind turbines, solar panels, or natural gas plants, as well as the additional ten percent profit utilities make on virtually every new asset they build and the cost of interest used to finance the construction of the plants. If the additional expenses outlined in the rate case are approved by the PUC or PSC, electricity rates go up for customers.
Rate increase requests have skyrocketed in recent years, according to the RRA reports, and so has the amount of money that electric companies are looking to raise from them.
Show me the Money! The largest rate increase requests on record
The graph below from the RRA documents shows the number of rate increase requests filed by American utility companies by year. There has been a steady increase since the early 2000s, with over 80 rate increase requests filed in 2022, which was the highest in 40 years.
As of September 2023, there were already 63 electricity rate cases filed across 28 states and the District of Columbia, suggesting the upward trend seen in the graph is the new normal.
It’s not just the number of rate increase requests that are rising, but also the dollar amounts behind those requests. The graph below shows that 2021 and 2022 were the largest annual increases on record, in inflation-adjusted dollars, with 74 percent of 2022 proposed rate increases being driven by electric utility requests.
Additionally, 2023 is on pace to smash both 2021 and 2022. According to RRA, utility rate increases totaled nearly $24 billion by the end of Q3 2023, exceeding all of 2022 by $7 billion.
Unsurprisingly, these rate increases are beginning to show up in customer electric bills, as EIA data show that the U.S. average monthly residential power bill increased by 15 percent from 2020 to 2022, rising from $117 to $135 per month. If 2023 is an indication of the future, then consumers will continue to endure higher electricity bills for the so-called “energy transition.”
The rate cases tell the tale: The “energy transition” causes rising prices
The term “energy transition” is an opaque phrase that often means different things to different people, but the general idea is that it is a conscious decision by policymakers, utility companies, wind and solar non-profits, and grid operators to retire existing plants they consider “dirty” – mostly fossil fuel and sometimes even nuclear power plants – and replace them with some kind of “clean” mixture consisting of primarily wind, solar, battery storage, and new natural gas, to reduce greenhouse gas (GHG) emissions.
The graph below from RRA shows the companies with the largest rate increase requests in 2022, eight of which were for electric rate cases. We searched through each of the most recent rate cases proposed by these eight companies to discover their reasoning for requesting such substantial price hikes.
Our deep dive into the rate cases found that every single one of the eight companies listed wind and solar investments or the energy transition as one of the primary reasons for raising electricity prices, and multiple companies explicitly cited state mandates for clean energy or GHG reductions to justify the rate increases.
Pacific Gas and Electric Co. (CA)
Pacific Gas and Electric, frequently referred to as PG&E, had the largest electric rate increase in the country in 2022. The company began its proposal with the following justification for its rate case:
We present crucial safety investments to reduce wildfire risk and provide safe, reliable, and clean energy service for the 16 million customers we are privileged to serve across northern and central California. We request the California Public Utilities Commission (Commission) to authorize an increase in our electric and gas rates and charges effective January 1, 2023, to collect the revenue needed to serve our customers.
Further down, PGE highlighted its first-ever “Analysis of Climate Change” with the following opening statement:
PG&E remains committed to California’s bold climate and clean energy goals and to actions that reduce greenhouse gas emissions, including delivering low-carbon energy. In 2020, about 85% of the electricity we supplied to customers was greenhouse gas free. PG&E also continues to support our customers in their climate goals through programs and incentives for energy efficiency, clean energy transportation, solar energy, and battery storage.
This commitment “to California’s bold climate and clean energy goals” has been costly.
As wind and solar energy penetration levels began to rise above 5 percent, California electricity prices began skyrocketing, erasing nearly a decade of price normalization with the US average. In 2022, with wind and solar generation levels above 25 percent, the average electricity price in California was 81 percent higher than the national average, compared to a low of 28 percent in 2008 when the Golden State’s generation mix only had 3 percent wind and solar.
Consolidated Edison Co. of New York (NY)
The opening paragraphs of Consolidated Edison, frequently called “ConEd,” rate case request state:
New York State is leading the way to a clean energy future. By taking bold action through the Climate Leadership and Community Protection Act (“CLCPA”) to reduce emissions and support disadvantaged communities, the State is building a sustainable energy future for all New Yorkers.
Con Edison shares the State’s vision and is committed to making it a reality. To do that, we are proposing new electric and gas rate plans for January 2023 that will help fund investments to bring large-scale clean energy resources to our customers, reduce emissions, and facilitate increased electrification.
ConEd’s motivation for filing a rate case is straightforward, it needs to increase costs on consumers to comply with “the State’s vision” of a “clean energy future.” A story in Politico reports that these energy policies are expected to cost New York state $48 billion in the coming decades.
Georgia Power Co. (GA)
Georgia Power Co also listed clean energy investments as a primary reason for its rate increase request.
Since the approval of the 2019 base rate case and through the end of 2022, the Company expects to have invested approximately $8.6 billion on behalf of our customers, which includes investments that support enhanced reliability and resiliency in the electric grid, transitioning the Company’s generation fleet to more economical and cleaner resources, technology to enhance operations and our customers’ experience, and compliance with state and federal environmental regulations.
Later on, the company explained further that the rate increase “includes considerations for:”
The need to continue transitioning the Company’s generation fleet to more economical and cleaner resources, including renewables, with a proposed deferred recovery of a portion of depreciation expense associated with the generating units that the Company proposes retiring after 2025 as set forth in the 2022 IRP.
To understand the last part about depreciation, energy transitions involve the premature retirement of perfectly useful, inexpensive coal and nuclear plants. Doing so requires speeding up the depreciation expenses that are charged to ratepayers and were originally calculated using a much longer economic lifespan.
Here’s an explanation from the rate case under the headline, “Economic Fleet Transition with Clean Energy:”
An increase of approximately $249 million in the Company’s revenue requirement associated with the fleet transition can be primarily attributed to the net increase in depreciation expense related to the change in depreciation rates, additional purchased power expense in 2024 and 2025 related to the purchased power contracts requested to be certified in the 2022 IRP, capital investments in solar, hydroelectric, and other renewable generation assets, and increase in DSM expenses associated with its programs and initiatives filed in the 2022 DSM Certification application…
In its 2022 IRP filing, the Company proposed to retire or make unavailable the following coal-fired generating units: Wansley 1-2, Bowen 1-2, and Scherer 1-3, and replace them with more economical generation resources. Consistent with this proposal, the depreciation rates established in the 2019 base rate case Order must be adjusted to reflect the updated useful lives of these assets in support of timely recovery of the Company’s related capital investments and removal costs. The shortened useful lives of these coal-fired units result in increased depreciation expense, a portion of which the Company is proposing to defer as a regulatory asset to partially mitigate impacts to customers as described in more detail in Section VII below.
Cost recovery for Vogtle is handled in a separate docket.
Southern California Edison Co. (CA)
In its explanation for a rate increase, Southern California Edison (SCE) Co. made it clear that state-driven greenhouse gas reduction mandates were the driving force behind the rate case:
The bulk of SCE’s revenue requirement request in this GRC relates to the foundational work that SCE has always performed to maintain and improve the grid and the support functions necessary to provide our services, while continuing the investments necessary to implement the State’s primary policy objective to reduce greenhouse gas (GHG) emissions [emphasis added]. SCE is dedicated to performing these crucial functions in a manner that is affordable for customers and is fundamentally committed to spending customer dollars wisely and prudently to provide commensurate value for the important services that we provide. As the Legislature recently recognized, SCE needs to continue to do the important work and make the investments that are crucial to fostering the health of the California economy. SCE’s requests in this GRC are vital to that goal.
California has prioritized greenhouse gas reductions over the reliability and affordability of its electric grid. The results have been rolling blackouts and skyrocketing prices. The beatings will continue until policy improves.
Arizona Public Service Co. (AZ)
The Arizona Public Service (APS) company also justifies its rate case with the need to continue investments in new generation sources to aid the “energy transition.”
In this Application, Arizona Public Service Company (APS or Company) seeks a net increase in base rates of $460 million, or 13.6%, to become effective on December 1, 2023. The requested increase is necessary for APS to continue making the investments required to maintain a reliable, resilient, and clean energy grid for its customers today and into the future.
APS explained the company’s situation in more detail:
APS’s last rate case concluded on November 9, 2021, and was based on a test year that ended on June 30, 2019. A variety of factors have changed since the conclusion of APS’s last rate case, including significant investment in plant and infrastructure, revenue and expenses, the cost of capital, customer growth, compounded inflationary pressures, and disruptions to the global supply chain.
Among the items listed for the investments made by the company include infrastructure for EV-charging stations and three new renewable projects.
Duke Energy Progress (NC)
Duke Energy Progress is perhaps the most honest in its explanation of what’s driving the company’s rate increase request:
Centered on the Company’s obligation to provide reliable and dependable service, as well as to respond to the evolving energy and climate priorities of North Carolina and our customers, the Company has made significant investments, and will continue to make significant investments that will, in part, allow us to deliver increasingly clean energy. Recent and future investments needed to transition to a cleaner energy future, achieve operational excellence, and enhance the customer experience have made it necessary for DEP to request an increase in its traditional base rate retail revenues of approximately $227.6 million, which represents an overall increase in its retail revenues of approximately 5.9%.
DTE Electric Co. (MI)
DTE Electric wasn’t as forthcoming as Duke Energy Progress:
The Company has determined the need for additional annual revenues in the amount of approximately $388 million effective as early as November 10, 2022, in order to recover, among other things, Applicant’s increased investments in plant involving generation and the electric distribution system and the associated depreciation and property tax increases. The increased investments and related expenses are offset by lower operation and maintenance (“O&M”) expenses.
Let’s focus on those investments involving generation and electric distribution systems. A little further down, DTE Electric clarifies when asked what the rate increase request will support:
The generation fleet is expanding to cleaner resources with the expected start-up of the Company’s new natural gas plant, A. F. CROZIER Line U-20836 No. AFC-7 Blue Water Energy Center (BWEC), in the second quarter of 2022 and continuing the retirement of our Tier 2 coal fleet. DTE Electric has retired four of its coal-fired facilities (Marysville, Harbor Beach, Conners Creek and River Rouge) and plans to retire two of its four remaining coal plants – St. Clair and Trenton Channel – in 2022.
Most of these shuttered coal plants owned by DTE were retired prematurely, robbing Michigan families and businesses of decades of inexpensive, reliable electricity.
Unfortunately, because DTE rushed into an energy transition that doesn’t have the solutions needed to provide inexpensive and reliable service, its customers were faced with one of the largest price increases of 2023. The recently-passed 100 percent carbon-free electricity mandates in Michigan will only ensure that the price of electricity continues to rise in the future.
Puget Sound Energy (WA)
Puget Sound Energy was also up-front on the reasoning for its rate increase request:
As discussed in more detail later in my testimony, to comply with the Clean Energy Transformation Act (“CETA”), over the next ten years PSE will need to acquire 3,838 megawatts (“MW”) of supply-side generation capacity additions, which is 115 percent of the capacity of PSE’s current owned generating assets, and 7,634,092 megawatt hours (“MWh”) of incremental energy from renewable and non-emitting resources, which represents more than one-third of PSE’s projected retail electric sales in 2030 (net of conservation and before demand-side resources).
PSE explicitly listed the CETA as the main driver of increasing rates, and even noted that the company would need to build more than double its existing system in order to comply with the mandate.
Conclusion: The energy transition is expensive
Despite the fact that wind and solar advocacy groups constantly misrepresent levelized cost of energy (LCOE) values to claim wind and solar are the cheapest forms of electricity generation, there is no way around this point: the energy transition comes with a hefty price tag that will only increase as climate goals become stricter.
The rate cases examined clearly label so-called “energy transition” investments as major drivers of rising electricity costs, and as long as we continue to play stupid games with our electric grid, we will continue to win stupid prizes.
Un article de Mitch Rolling et Isaac Orr. Janvier 2024. Sur la revue numerique de John Droz.
Le prix de la transition dite verte n est plus soutenable . The regulatory research associates ,RRA,une division de tandard & Poor qui font trembler le ministre de l Economie, révèle que les prix qui caracolent dépendent des sommes ubuesques dépensées par les turbines, les panneaux ,les installations de gaz naturel et les lignes de transmission, transformateurs etc. L infrastructure électrique pour convoyer cette énergie. Bien sur ce renouvelable va clamer que les accélérations de prix ne sont faites qu une fois par an mais le mensonge est éventé . Ils font monter la mayonnaise huit fois par an.
Il n y a pas de marché de l électricité . Les compagnies d’électricité sont des monopoles approuvés par l Etat. Ils vendent l électricité sur le territoire qu’ils occupent. Le PUC public utilities Commission fixent les prix.Les energeticiens s addressent au PUC pour élever les tariffs. C est le rate case ou requête de taux additionnel.
En 2022 80 requetes de taux additionnel aux USA.
En Grande Bretagne c est peut être pire : Les promoteurs mettent le couteau sous la gorge au gouvernement Sunak. » Payez ou nous partons »! Dernièrement il y a eu un abandonnement d’un grand projet offshore . Et puis on connait par cœur les déboires de Siemens Gamesa en bail out par CommerzBank. Ce gouvernement enchaîné par l ideologie net zero carbone doit payer la rançon . Les contrats sur la difference sont même copiés par l UE. Ce sera aux contribuables de fouiller dans leurs poches pour trouver le surplus à répétition qui convient. Et les salaires ne suivent jamais le mouvement. Donc c est mission impossible pour le consommateur anglais qui a en sus le fardeau de l inflation à porter.
En raison de cela les grèves augmentent de tous les côtés y compris de la part du National Health Service et les décès s’ensuivent. En France, les promoteurs du renouvelable font exactement pareil, c est un système de rançonnage systematique du consommateur et les chèques energie pas revalorisés ne sont que le cache sexe de l appauvrissement general par la transition écologique jamais debattue mais imposée par la trique ou le gourdin.
Le consommateur paie toujours plus cher une énergie qui ne suffira pas aux besoins d où les incitations à la sobriété ou bien les victimizations incessantes de la consommation d’énergie . Tout ceci va de pair avec la haine de l humain prônée à Davos. Les humains responsables du climat alors que le geoengineering est bien sur à la base de la montée des températures . On camoufle bien des crimes contre l humanité en diabolisant ces mêmes victimes.
La transition n amène que des problèmes , il est temps de la désavouer comme nuisible à l espèce et à la planete. La sequestration du carbone repose sur la biodiversité saine et pas sur une quaincaillerie de l intermittence , du défrichage anarchique et de la destruction de la santé publique . Mais le gouvernement ne sait pas réfléchir .
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Notre pays n’est pas isolé en Europe : presque partout sur le Vieux Continent, l’adhésion au nucléaire a fortement cru récemment, même en Allemagne où, selon le baromètre 2023 ObsCop d’EDF, les « pour » dépassent désormais d’une courte tête les « contre » : https://t.ly/nrzto. Merci Poutine :).
Si tout le monde est d’accord, il n’y a donc « plus qu’à ». Sauf que, en fait, c’est maintenant que s’ouvrent des questions qui fâchent, comme j’essaie de l’expliquer dans cette chronique du jour sur RTL : https://t.ly/YmDfI
Il y a tout d’abord la question de notre capacité à faire. Lors du démarrage de la construction du parc actuel, dans les années 1970, l’industrie et la construction employaient environ 8 millions de personnes.
Aujourd’hui, il n’y a plus que 3,2 millions d’actifs dans ce secteur, et par ailleurs ceux qui travaillent dans des domaines en lien avec le nucléaire (construction métallique, par exemple) ont diminué encore plus vite que le reste.
Le vivier disponible d’ouvriers qualifiés et de techniciens éligibles (soudeurs, tuyauteurs, robinettiers, constructeurs d’infrastructures, etc) est donc bien plus réduit qu’il y a 50 ans. Or, le nucléaire a besoin de ces professions pour fabriquer les centrales.
Formons et embauchons alors ! Oui, mais : aucun équipementier ne va le faire de manière massive sans visibilité sur 20 ou 30 ans, qu’EDF n’est pas en mesure de leur apporter à cause du code de la commande publique.
Du coup, allons-nous devoir faire appel aux chinois pour reconstruire le parc, comme je l’ai évoqué sur le ton de la plaisanterie acide lors de cette intervention à l’INSTN il y a 6 ans : https://t.ly/3jhN_ ?
Autre question majeure : il est question de construire une version dite « simplifiée » de l’EPR. Mais sommes nous sûrs de miser sur le bon cheval ?
Une fois terminé (il y en a 2 en Chine et un en Finlande), l’EPR fonctionne normalement : ce n’est donc pas la question. Mais, son design (franco-allemand) en fait un objet très complexe : arriverons nous à le construire un jour pour un cout « normal » et dans un délai « normal » ?
Si nous voulons aller vite, la bonne stratégie est peut-être de reconstruire des réacteurs identiques à ceux en fonctionnement (l’EPR n’amène pas de rupture technologique majeure), et de pousser à 80 ans tous les réacteurs existants qui le pourront (ce que les USA ont déjà commencé à faire), le temps de boucler avec une 4è génération qu’il faut booster d’urgence, car c’est le seul nucléaire « durable », comme évoqué dans cette chronique.
Et ces questions en amènent une autre : le monde politique, la haute administration et le secteur industriel sont-ils « équipés » pour instruire ce dossier de manière appropriée ? Car là aussi les 20 dernières années ont laissé des traces..