EDF : une association d’actionnaires salariés porte plainte contre l’Etat

L’association Energie en actions estime que l’Etat, actionnaire majoritaire d’EDF, a pris « des décisions inconsidérées et spoliatrices ». Il a, selon elle, mis l’entreprise en difficulté « au mépris de l’intérêt social de celle-ci et des intérêts de ses actionnaires minoritaires ».

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L'Etat détient pour l'instant 83,9 % d'EDF.

L’Etat détient pour l’instant 83,9 % d’EDF. (DENIS CHARLET/AFP)

Par Claude Fouquet

Publié le 18 juil. 2022 à 07:56Mis à jour le 18 juil. 2022 à 09:28

Energie en actions, une association d’actionnaires salariés et anciens salariés d’EDF, a décidé de porter plainte contre l’Etat. Dans un communiqué publié dimanche, l’association explique avoir l’intention d’« introduire une plainte pénale avec constitution de partie civile » contre l’Etat pour « mise en difficulté de l’entreprise. »

Selon elle, l’Etat, qui est l’actionnaire majoritaire d’EDF, a pris ces derniers temps des « décisions inconsidérées et spoliatrices ». Avec comme conséquence une « mise en difficulté de l’entreprise au mépris de l’intérêt social de celle-ci et des intérêts de ses actionnaires minoritaires ».

Rendre des comptes

« Aujourd’hui l’Etat doit rendre des comptes sur la gestion exercée en tant qu’actionnaire ultra-majoritaire de l’entreprise, gestion qui a pour conséquence de spolier gravement de très nombreux épargnants », poursuit l’association. Avant d’estimer que « l’Etat traite EDF comme un simple outil de ses politiques jusqu’au point de la mettre en grande difficulté, en flagrante illégalité ».

Selon l’association, la plainte qui sera déposée mettra en avant, entre autres, pas moins de sept griefs, dont celui la vente à un prix inférieur aux coûts d’une partie de la production à des concurrents ou bien encore « la fermeture imposée pour des raisons purement politiques des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim en Alsace ». La politique de dividendes et le rachat de l’activité turbines nucléaires de General Electric est aussi pointée du doigt.

L’Etat détient pour l’instant 83,9 % d’EDF, dont la valeur boursière a bondi de 30,35 % depuis l’annonce de la nationalisation, pour atteindre 38,2 milliards d’euros. Il doit préciser ses intentions concernant le capital de l’énergéticien, au plus tard, mardi 19 juillet, a fait savoir de son côté Bercy.

L’Adam est aussi très critique

Energie en action n’est pas la seule association à critiquer la gestion de l’Etat. En fin de semaine dernière, Colette Neuville, présidente de l’Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam), a ainsi estimé que la situation de l’Etat est intenable.

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« Actionnaire majoritaire d’EDF, l’Etat se trouve dans une situation de conflit d’intérêts permanent, partagé entre l’intérêt général des Français et les intérêts des actionnaires du groupe. » Et de rappeler que 4,9 millions d’actionnaires individuels, dont 130.000 salariés, ont participé à l’introduction d’EDF en 2005 à 32 euros par action.

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Claude Fouquet