

Ce samedi 28 juin 2025, à Erdeven, dans le Morbihan, devait se tenir l’un des grands rendez-vous de la campagne de promotion menée par le consortium germano-belge Pennavel, porteur du controversé projet d’éoliennes flottantes en Bretagne Sud. Mais face à la pression croissante de la mobilisation citoyenne, le promoteur a décidé de reporter l’événement. Une reculade saluée par les opposants comme une première victoire symbolique.
Depuis plusieurs semaines, les interventions publiques de Pennavel tournent à la déconvenue. À Groix, Belle-Île ou Saint-Pierre-Quiberon, les forums d’information ont été perturbés ou noyés sous les voix des collectifs locaux farouchement opposés au projet. Les Gardiens du Large, qui dénoncent depuis des mois la logique industrielle à l’œuvre derrière l’éolien en mer, affirment désormais que « la propagande de Pennavel est en pause », signe d’un essoufflement de leur stratégie.
Un projet aux coûts démesurés et à la viabilité contestée
Le projet Pennavel consiste à implanter des éoliennes flottantes géantes — jusqu’à 340 mètres de haut — au large de la Bretagne Sud, dans une zone jusqu’ici fréquentée par les artisans-pêcheurs. Ce parc, porté par un consortium sans expérience avérée en matière d’éolien flottant, bénéficierait de 2,05 milliards d’euros d’aide publique à l’exploitation, auxquels s’ajouteraient 1,6 milliard d’euros pour le raccordement au réseau via RTE.
Pour les Gardiens du Large, ce projet s’inscrit dans une logique plus large de « ponction économique forcée », à travers laquelle la PPE3 (Programmation pluriannuelle de l’énergie) impose aux citoyens des investissements colossaux dans des technologies intermittentes, au détriment du réseau existant et des producteurs pilotables (nucléaire, hydroélectricité, thermique).
Un front commun d’opposants élargi
À Erdeven, plusieurs collectifs ont uni leurs voix : les Gardiens du Large, l’Union des Pêcheurs Artisans (UFPA), la Fédération Environnement Durable (FED), ou encore le collectif Vent des Maires. Tous dénoncent une même logique : le sacrifice de la souveraineté énergétique et de l’égalité d’accès à une électricité bon marché, héritée du modèle français construit depuis la Libération.

Le communiqué lu sur place évoque un « sabotage de la richesse nationale », pointant la multiplication des risques de black-out, l’usage prévu de compteurs Linky pour couper l’alimentation selon la météo, et la transformation de la consommation électrique en variable d’ajustement aux caprices du vent et du soleil.
Vers un moratoire exigé
Alors qu’un moratoire sur les projets d’énergies renouvelables intermittentes a été discuté sans succès au Parlement, les opposants appellent à renforcer la mobilisation. Ils estiment que les choix politiques actuels sont guidés non par l’intérêt général, mais par des calculs électoraux à court terme — citant la sélection du projet Pennavel par Bruno Le Maire « en lien avec les élections européennes ».
Un recours a été déposé devant le Conseil d’État par plusieurs associations, avec l’espoir de faire annuler l’attribution du projet. En attendant, les collectifs réclament un gel immédiat des travaux préparatoires, notamment ceux de RTE, et appellent à stopper net l’expansion de l’éolien industriel offshore en Bretagne.

LA PPE DES GUEUX |
La Fédération Environnement Durable (FED) soutient le mouvement » la PPE des gueux » lancé par Alexandre Jardin Elle fait suite à son action concernant les zones à faibles émissions mobilité (ZFE ) – Jean-Louis Butré Président de la Fédération Environnement Durable La réalité effarante de cette «transition» : une rente garantie aux géants chinois ou américains du renouvelable, financée par les petits – les professeurs, les retraités, les boulangers qui crèvent… – Alexandre Jardin |
Les deux articles suivants ont été publiés ce matinpar Le Figaro et le Midi Libre |
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«Avec la programmation pluriannuelle de l’énergie, ce sont encore les gueux qui vont payer» |
Paris, le 11juin 2025 https://www.lefigaro.fr/vox/politique/alexandre-jardin-avec-la-programmation-pluriannuelle-de-l-energie-ce-sont-encore-les-gueux-qui-vont-payer-20250611 |
Alexandre Jardin est écrivain et a récemment publié Les #Gueux (Michel Lafon, 2025). La nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie aurait déjà dû être appliquée par décret si certains groupes parlementaires ne s’étaient pas inquiétés des hausses de prix qu’elle pourrait engendrer. Une inquiétude que partage l’écrivain.Eh bien soit, disons‑le tout de suite, sans cette langue de bois si compatible avec le pouvoir : votre facture d’électricité risque de doubler. Encore. Loin des campagnes défigurées, des villages où l’on travaille dur pour nourrir le pays, des ports esquintés, une poignée d’idéologues et d’affairistes a trouvé chez des politiciens les relais pour imposer leur rêve : une société alimentée par le vent et le soleil. Utopie verte bobo, financée à coups de milliards… par qui ? Les gueux, bien sûr.Souvenez‑vous : la France offrait une électricité bon marché, décarbonée, stable, nucléaire — 58 réacteurs, héritage de De Gaulle et Mitterrand. Une fierté nationale. Et puis, patatras : l’Europe inconvenante impose un système où le prix de l’électricité dépend du gaz, le plus cher des combustibles. Et là, c’est la claque. Surgissent les technos, athlètes du mépris, PowerPoint en main : « Changeons tout ! » Résultat ? Des éoliennes géantes importées enlaidissent nos paysages, des panneaux étrangers recouvrent toits et champs, nos mers sont bétonnées. Nos pêcheurs-artisans ? Qui s’intéresse à ces manants maritimes ? Et qui paie l’addition ? Vous. Les élus récalcitrants sont harcelés, parfois traînés devant les tribunaux. Les fournisseurs alternatifs» ? Des traders. Votre facture ? Elle a doublé. Vos boulangers ? Déjà en train de fermer.Nous refusons les bataillons d’éoliennes qui pourriront nos champs, les mers bétonnées, l’horreur du sacrifice social de la pêche artisanale condamnée à brûler davantage de fioul pour pêcher plus loinAlexandre JardinOn vous annonce qu’elle va doubler encore, en euros courants, si la PPE3 est votée ou imposée par décret — cette loi qui fixe les règles du jeu énergétique pour dix ans. Et rien. Silence. Personne ne sourcille. La Fondation Concorde, think tank indépendant, a publié en mars 2025 sous la direction de Philippe Ansel une étude qui confirme que le développement des énergies renouvelables intermittentes (éolien et solaire) entraînera une hausse de 51% du prix de l’électricité pour les ménages d’ici 2035 en euros constants. Le consommateur supportera un surcoût global de 102 €/MWh, (0,12€/kwh ) taxes incluses, alors que le tarif actuel et de l’ordre de 0,22€/kWh). C’est normal, paraît‑il. Vive la « transition ». Sauvons le climat ! Sauf que ce sont les pauvres qui financent la planète à coups de factures EDF. Les prélèvements automatiques ? Redoutables d’efficacité pour rançonner un peuple.Regardez les chiffres : en 2024, la consommation électrique tombe à 449 TWh, soit -6,4 % par rapport à la décennie précédente. L’industrie se contracte. Le pays consomme moins. Mais le gouvernement hurle : «Il faut produire plus !» Pour qui ? Pas pour les gueux, qui se serrent déjà la ceinture énergétique. La PPE3 prévoit 300 milliards d’euros à régler par vos soins d’ici 2040, pour 111 TWh d’éolien, 64 TWh de solaire. On multiplie les mâts, on noircit les toits, on bétonne les mers. Et qui paiera ? Les gueux, captifs du système. Prenons l’éolien offshore : en 2020, l’État garantit un prix d’achat à 196 €/MWh (à Saint‑Brieuc), sur 20 ans. Le marché est à 58 €/MWh. L’écart ? Pour vous, via une discrète «contribution» sur votre facture. Les opérateurs encaissent. Vous compensez.Voici la réalité effarante de cette «transition» : une rente garantie aux géants chinois ou américains du renouvelable, financée par les petits – les professeurs, les retraités, les boulangers qui crèvent. Les chiffres fous sont là : 130 milliards pour adapter les réseaux à une électricité dispersée et imprévisible ; 150 milliards pour les opérateurs du solaire et de l’éolien (subventions, compléments de rémunération, garanties d’achat) ; des dizaines de milliards (sans doute sous-estimés) pour des systèmes de stockage inexistants, des flexibilités, des réserves pour pallier l’intermittence ; et un équipement nucléaire qu’on forcera à se moduler.Souvenez-vous : on a fermé Fessenheim, deux réacteurs fonctionnels. Gâchis estimé à 10 milliards. Qui a payé ? Devinez. Avec la PPE3, la spirale continue. Et c’est toujours vous qui régalez. La PPE3, c’est un hold-up légal. Un détournement vert. Une gifle repeinte en transition. Pendant que le réseau se fragilise, on continue de charger la mule. Et la mule silencieuse, c’est le gueux. Nous refusons les bataillons d’éoliennes qui pourriront nos champs, les mers bétonnées, l’horreur du sacrifice social de la pêche artisanale condamnée à brûler davantage de fioul pour pêcher plus loin. Nous voulons du bon sens. Un nucléaire performant, local, stable. Une transition qui ne trahit pas le peuple.Ce que nous réclamons ? Rien d’extravagant. Un moratoire immédiat sur la PPE3, sur ces renouvelables imposés sans débat. Un choix clair, transparent, démocratique : une « PPE des Gueux », solide, réaliste, économe, respectueuse de ceux qui vivent ici. Ce n’est pas seulement une question d’énergie ou d’écologie : c’est une question de dignité. Un combat qui dépasse les clivages. Celui de tous les Républicains qui tiennent en haute estime la probité, le réel, plutôt que les délires technocratiques qui frisent le casse du siècle. Que le pouvoir prenne garde. Le 28 mai, l’Assemblée a voté l’abrogation des ZFE. Ce jour-là, l’écolo-technocratie a vacillé. Ce séisme prouve que le peuple peut désormais gagner. Depuis, le gueux démocrate sait qu’il peut reprendre sa vie en main. Contre la folie. |
Énergie : l’Académie des sciences étrille la stratégie gouvernementale
Le gouvernement s’apprête à entériner sa programmation pluriannuelle de l’énergie. L’Académie dénonce un plan « irréaliste » et « incohérent », avec des objectifs déconnectés de la réalité.
Par Géraldine Woessner Le Point Publié le 11/04/2025 à 06h30
Énergie : en Allemagne, la grande désillusion. |
Son réseau électrique est au bord de la rupture : comment le pays s’est fourvoyé dans une impasse à 520 milliards et reste dépendant des fossiles. |
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L’article du Point, publié le 29 novembre 2024, met en lumière l’échec de la stratégie énergétique allemande basée sur les énergies renouvelables intermittentes, principalement l’éolien. Malgré des investissements colossaux de plus de 500 milliards d’euros, l’Allemagne se retrouve avec un réseau électrique au bord de la rupture et une dépendance accrue aux énergies fossiles.
Lors d’une période critique sans vent ni soleil, l’Allemagne a dû massivement importer de l’électricité et augmenter l’utilisation de ses centrales au fioul et au charbon, entraînant une hausse spectaculaire des prix de l’électricité. Cette situation révèle l’échec de l’Energiewende, avec des émissions de CO2 sept fois plus élevées par kWh que celles de la France.
La FED dénonce depuis des années cette politique énergétique suicidaire et critique le ministère de l’Environnement français qui tente d’imposer une stratégie similaire. La FED met en garde contre les lois d’accélération pour les énergies renouvelables intermittentes, qui risquent de plonger la France dans le chaos économique.
En conclusion, l’Allemagne, malgré ses efforts, reste dépendante des énergies fossiles et doit investir massivement pour éviter l’effondrement de son réseau électrique. La FED appelle à une réévaluation urgente de la politique énergétique française pour éviter un scénario similaire.
L’éolien : un mirage « vert »
qui défigure nos paysages

L’éolien industriel envahit la France, laissant derrière lui un paysage ravagé et une population indignée. Malgré leur prétention à être une solution écologique, les éoliennes géantes se révèlent être une catastrophe pour l’environnement et notre héritage culturel, affirme Jean-Louis Butré*.
Jean-Louis Butré
https://environnementdurable.org/leolien-un-mirage-vert-qui-defigure-nos-paysages/