26 avril 2024, les Gardiens du Large enregistrent la fin du débat public « la mer en débat »
Lancé en novembre 2023, ce grand cirque macronien se termine donc, au terme de plus de 200 réunions physiques ou virtuelles
et d’une masse de publications sur son site (cahiers d’acteurs, avis, questions-réponses).
« la mer en débat », vers le 49-3 de la politique énergétique ?
Ce débat public a été un instrument du pouvoir personnel du Président de la République puisque son principal objet a été de décliner sur les 4 façades maritimes son annonce faite au discours de Belfort en février 2022 : il faudrait à la France 50 parcs éoliens sur son littoral, soit 45 GW. Cela en absence de décision politique en la matière : la Stratégie Française Energie Climat est restée à l’état de simple projet, la Planification Pluriannuelle de l’Energie, sans cesse repoussée, ne serait plus débattue mais adoptée par décret. La politique énergétique du pays échappe ainsi au processus démocratique, « la mer en débat » n’est que prémices d’un original 49-3.
Un substitut à la démocratie parlementaire qui n’a rien eu de démocratique ?
Par le nombre des réunions, le décompte des participants sera élevé, observation à relativiser par la participation fréquente des mêmes gens à plusieurs réunions concernant leur façade, par le bourrage des auditoires (et des correspondants du site internet) par des participants issus de la maîtrise d’ouvrage et des parties prenantes ayant un lien avec l’industrie éolienne… La CNDP ne semble pas connaître la subtilité des groupes représentatifs
Présenté à l’avis de cette étrange assemblée, la cartographie de l’éolien en mer aux horizons 2035 et 2050, s’est affranchie de bon nombre d’obligations légales, française, européennes ou internationales : absence d’études d’impact environnemental préalable marquant le peu de cas fait de la biodiversité, malgré les alertes des milieux scientifiques, absence d’évaluation des impacts socio-économiques à long terme marquant la priorité donnée à l’industrialisation de l’espace marin au détriment des autres usages et en particulier de la pêche, absence de considération des alternatives possibles à l’éolien en particulier par la décarbonation directe et renouvelable du secteur de la chaleur.
Le veau d’or de l’éolien
Alors que plus en plus de scientifiques s’interrogent sur la non adaptation de l’éolien au cas français, puisque son secteur
électrique n’a pas de besoin de décarbonation supplémentaire et que la réduction des émissions futures pourrait passer par d’autres voies que celle de l’électricité, « la mer en débat » en est restée au credo des idôlatres, sans même aborder la question de l’intermittence.
Un débat pour rien ?
Il aura au moins permis de dévoiler les projets qui sont dans les cartons pour les 10 ans à venir : sur la façade NAMO (Nord- Atlantique / Manche-Ouest) étendre les parcs déjà construits (Saint-Nazaire, Saint-Brieuc) ou seulement en projet (Bretagne-Sud Groix/Belle-Île) mais aussi ajouter un gigantesque parc Bretagne-Nord bordant la côte de Saint-Brieuc à Roscoff.
Les Gardiens du Large ont régulièrement développé ces points de vue, dans un cahier d’acteur et un avis de synthèse à
retrouver sur leur site : https://www.gardiensdularge.org :
https://participer-la-mer-en-debat.cndp.fr/project/consultez-les-avis-sur-les-projets/collect/partagez-votre-avis-et-commentez- les-contributions-deja-en-ligne/proposals/notre-avis-final-sur-la-mer-en-debat