Erdeven la mobilisation contre le projet-Pennavel force le recul du promoteur éolien

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https://www.breizh-info.com/2025/06/30/248622/erdeven-la-mobilisation-contre-le-projet-pennavel-force-le-recul-du-promoteur-eolien/

Ce samedi 28 juin 2025, à Erdeven, dans le Morbihan, devait se tenir l’un des grands rendez-vous de la campagne de promotion menée par le consortium germano-belge Pennavel, porteur du controversé projet d’éoliennes flottantes en Bretagne Sud. Mais face à la pression croissante de la mobilisation citoyenne, le promoteur a décidé de reporter l’événement. Une reculade saluée par les opposants comme une première victoire symbolique.

Depuis plusieurs semaines, les interventions publiques de Pennavel tournent à la déconvenue. À Groix, Belle-Île ou Saint-Pierre-Quiberon, les forums d’information ont été perturbés ou noyés sous les voix des collectifs locaux farouchement opposés au projet. Les Gardiens du Large, qui dénoncent depuis des mois la logique industrielle à l’œuvre derrière l’éolien en mer, affirment désormais que « la propagande de Pennavel est en pause », signe d’un essoufflement de leur stratégie.

Un projet aux coûts démesurés et à la viabilité contestée

Le projet Pennavel consiste à implanter des éoliennes flottantes géantes — jusqu’à 340 mètres de haut — au large de la Bretagne Sud, dans une zone jusqu’ici fréquentée par les artisans-pêcheurs. Ce parc, porté par un consortium sans expérience avérée en matière d’éolien flottant, bénéficierait de 2,05 milliards d’euros d’aide publique à l’exploitation, auxquels s’ajouteraient 1,6 milliard d’euros pour le raccordement au réseau via RTE.

Pour les Gardiens du Large, ce projet s’inscrit dans une logique plus large de « ponction économique forcée », à travers laquelle la PPE3 (Programmation pluriannuelle de l’énergie) impose aux citoyens des investissements colossaux dans des technologies intermittentes, au détriment du réseau existant et des producteurs pilotables (nucléaire, hydroélectricité, thermique).

Un front commun d’opposants élargi

À Erdeven, plusieurs collectifs ont uni leurs voix : les Gardiens du Large, l’Union des Pêcheurs Artisans (UFPA), la Fédération Environnement Durable (FED), ou encore le collectif Vent des Maires. Tous dénoncent une même logique : le sacrifice de la souveraineté énergétique et de l’égalité d’accès à une électricité bon marché, héritée du modèle français construit depuis la Libération.

Le communiqué lu sur place évoque un « sabotage de la richesse nationale », pointant la multiplication des risques de black-out, l’usage prévu de compteurs Linky pour couper l’alimentation selon la météo, et la transformation de la consommation électrique en variable d’ajustement aux caprices du vent et du soleil.

Vers un moratoire exigé

Alors qu’un moratoire sur les projets d’énergies renouvelables intermittentes a été discuté sans succès au Parlement, les opposants appellent à renforcer la mobilisation. Ils estiment que les choix politiques actuels sont guidés non par l’intérêt général, mais par des calculs électoraux à court terme — citant la sélection du projet Pennavel par Bruno Le Maire « en lien avec les élections européennes ».

Un recours a été déposé devant le Conseil d’État par plusieurs associations, avec l’espoir de faire annuler l’attribution du projet. En attendant, les collectifs réclament un gel immédiat des travaux préparatoires, notamment ceux de RTE, et appellent à stopper net l’expansion de l’éolien industriel offshore en Bretagne.

 


 



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