PPE3 : Le Figaro, la colère monte sur le littoral face au coût des énergies renouvelables

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Par Éric De La Chesnais

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/ppe3-la-colere-monte-sur-le-littoral-face-au-cout-des-energies-renouvelables-20250627

27 juin 2028

Rejoints par les agriculteurs, les pêcheurs se mobilisent ce samedi matin dans quatre ports français contre la troisième programmation pluriannuelle de l’énergie.

Dieppe, Cherbourg, Erdeven, Le Grau-du-Roi : les marins-pêcheurs sonnent la mobilisation, ce samedi matin à partir de 10 heures dans ces quatre ports du littoral français, contre la troisième programmation pluriannuelle de l’énergie, la PPE3. Des bateaux doivent arborer des banderoles sur lesquelles seront inscrits #NonAuxÉoliennesEnMer, #Gueux ou #PêcheursUnis pour attirer l’attention du grand public sur les conséquences de ce texte législatif pour leur quotidien. Il fixe en effet la feuille de route énergétique de la France pour les dix ans à venir, notamment la part du nucléaire et des énergies renouvelables intermittentes comme celles issues du soleil ou du vent. Il définit les priorités d’action du gouvernement en matière d’énergie renouvelable d’ici à 2035, avec pour objectif de diminuer la part de l’énergie fossile et d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Doublement de la facture électrique

Selon le collectif des #Gueux et plus d’une vingtaine d’associations qui se sont agrégées à ce mouvement de protestation, le coût d’implantation de l’éolien et du solaire prévu dans la PPE3 est considérable : plus de 300 milliards d’euros pour l’installation des sites. «En triplant les capacités installées d’énergies renouvelables intermittentes, la PPE3 ferait peser sur les Français une charge financière estimée à plus de 300 milliards d’euros d’ici 2035-2040, commente Jérôme Nury, député LR de l’Orne et membre de la commission de l’énergie. Ces coûts seraient, in fine, supportés par le consommateur, qui verrait sa facture doubler.»

Subventionnées par l’État

Ces énergies alternatives doivent être subventionnées par l’État à travers un prix de rachat garanti (200 euros le mégawatt) au-dessus des prix du marché, actuellement de 25 euros le MWh. « La France est devenue structurellement excédentaire en production d’énergie électrique. Avec les capacités déjà installées d’éolien et les contrats signés, nous dépassons l’objectif de Belfort de 37 GWh, défini par le président Macron en 2022. C’est pourquoi notre groupe avait demandé un moratoire sur l’éolien mais aussi sur le solaire», poursuit le parlementaire. Son amendement, déposé le 19 juin, a été adopté par la commission de l’énergie mais rejeté à la majorité des voix (gauches et macronistes) en séance plénière, mardi 24 juin au Palais Bourbon.

Première bataille perdue

S’ils ont perdu une première bataille dans ce dossier, l’écrivain Alexandre Jardin, à l’origine du mouvement des #Gueux, et ses soutiens n’ont pas pour autant perdu le combat. Sur la scène politique, ils espèrent que le Sénat, qui examinera ce texte en seconde lecture les 8 et 9 juillet prochains, votera pour. Sur le terrain, ils comptent rallier à leur cause un maximum d’opposants à la PPE3. «On commence à passer à l’action populaire ce samedi contre cette loi scélérate qui va appauvrir un peu plus le peuple qui n’en peut plus de payer, indique le romancier. Cela suffit. On sait que depuis les ZFE, on peut gagner contre cette technocratie verte en roue libre, déconnectée de la réalité, prête à plumer encore les gueux, quitte à détruire les fonds marins par affairisme ou des espèces protégées d’oiseaux».

Les agriculteurs rejoignent le combat

Les agriculteurs se joindront également au mouvement. La présidente de la Coordination Rurale (CR), Véronique Le Floc’h, devrait être présente à Erdeven et le porte-parole Patrick Legras à Dieppe. «La PPE est un système incohérent, on nous achète l’énergie photovoltaïque produite dans nos fermes de moins en moins chère, en dessous de 10 centimes maintenant, soit 3 centimes de moins, dénonce le responsable agricole CR de la Somme. De l’autre côté, notre électricité augmente, entre 28 et 40 centimes suivant les tarifs. Cherchez l’erreur ! Nous soutenons ce mouvement même si en ce moment nous sommes pris par les travaux dans les champs en espérant que les pêcheurs seront solidaires en octobre prochain quand nous repartirons sur les routes».

Les associations opposées aux éoliennes seront également de la partie. «Nous défendons ces 40% de Français qui souffrent au niveau économique et n’ont pas le moyen de se payer des voitures neuves ni de voir doubler le prix de l’électricité dans les années qui viennent, assure Jean-Louis Butré, ingénieur retraité dans le Poitou et président de la Fédération de l’environnement durable.  Ce sont ces «»gueux» qu’une partie de nos élus dédaignent qui ont la capacité de protester : des maires, des pêcheurs, des agriculteurs et responsables d’associations».

Auteur et expert en politique énergétique, Fabien Bouglé s’est agrégé au mouvement des #Gueux. «J’ai contribué à ce que le mouvement des #Gueux élargisse son combat des ZFE sur la PP3, explique-t-il. C’est une conjonction des batailles depuis notre lettre ouverte du 1er décembre 2024 écrite avec dix anciens dirigeants de la filière énergétique française qui dénoncent les limites et le danger des énergies renouvelables dans la stabilité de notre système de production électrique».

Tout le monde ne partage pas cet avis. De leur côté, la FNSEA et l’association France renouvelables se félicitent que le moratoire sur les énergies intermittentes ait été rejeté par l’Assemblée nationale. «Ce sont les énergies fossiles qui prennent les Français en otages et certains ne souhaitent pas que cela change, note France renouvelables sur X. La désinformation ne peut pas être la boussole du Parlement pour décider de l’avenir énergétique de notre pays».

 

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