Communiqué de presse de la Fédération Environnement Durable
Paris, le 10 mars 2024 – Le Conseil d’État a rendu le 8 mars une décision historique1 en rendant illégales les autorisations pour les éoliennes terrestres et les règles de renouvellement des parcs. Cette décision fait suite à une requête introduite par la Fédération Environnement Durable et quinze associations2. Le Conseil d’État a annulé l’ensemble des dispositions concernant les trois versions successives du protocole de mesure de nuisances sonores censé protéger la santé des riverains. Cette décision1 concerne non seulement les autorisations et les projets en cours, mais pourrait également remettre en cause les parcs éoliens existants.
Conséquences:
Projets en instruction ou autorisés non encore construits: Ces projets doivent impérativement refaire une évaluation environnementale complète.
Parcs éoliens existants: Tous les parcs éoliens construits sur la base des arrêtés désormais illégaux ne devraient normalement plus être autorisés à fonctionner en l’état.
Motifs de annulation:
Absence d’évaluation environnementale: Le Conseil d’État a relevé que les arrêtés ministériels de mesure de bruit n’ont pas fait l’objet d’une évaluation environnementale, ce qui constitue une violation de la loi.
Manque de participation du public: Le Conseil d’État a également souligné que les décisions d’approbation du protocole acoustique n’ont pas été soumises à la participation du public, enfreignant ainsi les principes de participation et de transparence.
Réactions:
Associations environnementales: Les associations environnementales saluent la décision du Conseil d’État, la qualifiant de victoire majeure pour la protection de l’environnement, la santé des riverains et le respect des lois. Elles pointent du doigt le non-respect systématique de ces lois par les pouvoirs publics, dont l’objectif unique était d’imposer l’installation d’éoliennes de plus en plus rejetées par la population, notamment rurale.
État: L’État a été condamné à verser des indemnités aux associations requérantes.
Impact sur l’avenir énergétique français: La décision du Conseil d’État aura un impact crucial sur l’avenir énergétique français. Le développement de l’énergie éolienne terrestre se trouve désormais freiné, en attendant la mise en place de nouvelles autorisations et règles conformes à la loi. Cette décision soulève également des questions quant à la viabilité des projets en cours et à l’avenir des parcs éoliens existants.
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Jean-Louis Butré Président Fédération Environnement Durable 3 rue des Eaux 75016 Paris
Paris, le 18 octobre 2023
Lettre recommandée avec AR
Objet : Demande d’actualisation du taux d’émission CO² des éoliennes terrestres en France présenté sur la base publique gérée par l’ADEME – « Base Empreinte® ».
Monsieur le Président, La Fédération Environnement Durable – FED- est une association d’intérêt public, agréée nationalement pour la défense de l’environnement.
A ce titre, elle apporte son soutien aux associations locales de défense de l’environnement qui sont confrontées notamment au développement des éoliennes terrestres sur le territoire national.
Ces associations locales se donnent pour mission d’analyser les dossiers soumis à enquête publique dans le développement de nouveaux projets d’implantation d’éoliennes qui relèvent de la règlementation de l’environnement au titre des « installations classées pour la protection de l’environnement ».
De façon pertinente, votre Agence promeut la nécessité de mettre en place une comptabilité carbone pour tout nouveau projet industriel et en particulier les sites d’éoliennes terrestres.
Sur le terrain, nos associations locales doivent donc développer une méthodologie pour vérifier les bilans CO² mis en avant par les promoteurs de ces installations éoliennes terrestres et éventuellement dénoncer les allégations mensongères au titre du Code de l’Environnement[1].
Votre Agence administre et publie une base de données publiques et génériques de facteurs d’émission et de jeux de données d’inventaire nécessaires à la réalisation de l’exercice de comptabilité carbone et de calculs d’empreinte environnementale pour ces projets industriels (« La Base Empreinte® »).
Cette base présente un taux d’émission des éoliennes terrestres pour le cas français de 14,1 g CO2 eq / kWh pour une durée de vie moyenne de 20 ans[2].
Pour l’élaboration de ce taux auquel se référent tous les promoteurs éoliens terrestres, nous avons noté les points suivants :
Selon votre présentation, il semblerait que cette analyse ait été sous-traitée à un prestataire extérieur et non réalisée par l’ADEME directement,
L’analyse du cycle de vie a été réalisée suivant la situation du parc éolien en 2017,
La phase de démantèlement en fin vie des ouvrages n’a pas été retenue dans l’analyse,
Le facteur d’émission ne prend pas en compte non plus l’intermittence induite.
S’agissant de programmes de déploiements qui doivent être accélérés de façon significative, il nous paraît donc indispensable que nos associations puissent disposer des informations les plus actualisées possibles. Dans ces conditions et aux vu des remarques soulevées ci-avant, nous avons l’honneur de vous adresser les questions suivantes :
Si cette analyse a été sous-traitée à un prestataire, conformément à l’article L 311-1 et suivants du Code des relations entre le Public et l’Administration, nous souhaitons avoir communication de la lettre de mission que vous avez formulée auprès de ce prestataire et copie de l’étude intégrale réalisée par ce prestataire.
L’analyse date de 2017. A cette époque, la hauteur moyenne des engins hors sol n’était que de 135 mètres, pales comprises. A ce jour, la hauteur des installations nouvelles est passée à 240 mètres soit une augmentation de près de 75%. Comment comptez-vous adapter le calcul du taux d’émission aux nouvelles configurations des nouveaux matériels utilisés ?
En 2017, l’industrie éolienne était alors dominée par des acteurs européens dont on peut supposer qu’ils faisaient preuve d’une certaine transparence pour leur bilan carbone. Disposez-vous d’informations équivalentes de la part des industriels chinois qui prennent maintenant une part prépondérante dans la production des matériels ?
Tenez-vous compte les émissions CO² provoquées par les transports de ces matériels pondéreux depuis la Chine ?
La loi impose aux promoteurs de nouvelles contraintes de démantèlement depuis 2020, notamment l’excavation complète des fondations. Compte de ces nouvelles contraintes règlementaires, considérez-vous toujours justifié de négliger le CO² émis lors des opérations des démantèlement et de recyclage ?
Au-delà de ces points techniques évoqués ci-dessus que votre Agence devrait être en mesure de corriger facilement, nous souhaitons revenir sur le sujet de l’intermittence qui nous paraît fondamental.
Vous indiquez dans la Base Empreinte® : « Les facteurs d’émission présentés ci-dessous ne tiennent pas compte de l’intermittence induite ». Or ce taux d’émission de CO² indiqué par votre Agence pour les éoliennes terrestres sert de référence officielle aux promoteurs éoliens dans leur projet pour faire état du CO² évité.
Une éolienne terrestre est un moyen de production d’électricité, aléatoire, non pilotable mais prioritaire sur le réseau électrique. De sorte que les autres moyens de production qui sont eux pilotables doivent constamment adapter leur production en fonction de la puissance éolienne effective en jeu, pour équilibrer le réseau.
En 2017, quand ce moyen de production dans le mix électrique était marginal, il pouvait être concevable de ne pas tenir compte de son intermittence.
Aujourd’hui ce moyen de production a vocation à devenir très significatif dans le mix électrique français si on en croit les décisions officielles. Cette augmentation de part dans le mix va se produire sans pour autant que les caractéristiques de leur production (aléatoire, non pilotable et prioritaire) aient été corrigées.
Il nous paraît donc indispensable que l’Agence propose une méthodologie officielle pour calculer pour un projet éolien la quantité de CO² évité qui soit adaptée au cas français. En effet, l’analyse du CO² évité sera totalement différente si on considère, que l’électricité suppléante de l’intermittence est l’électricité nucléaire ou l’électricité issue de turbines à gaz.
Quel serait le moyen de substitution adapté au cas français qui serait utilisé « officiellement » pour équilibrer le réseau face à une éolienne en panne de production afin de calculer le CO² évité par une éolienne ?
Pensez-vous que votre Agence soit en mesure de proposer une méthodologie de calcul du CO² évité adaptée au cas des éoliennes terrestres ?
Dans un souci de parfaite transparence, nous nous permettons de vous indiquer que nous rendrons publique auprès des associations locales de défense de l’environnement tant la présente lettre que la réponse (ou l’absence de réponse) de votre Agence.
Nous vous prions d’agréer Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.
Jean-Louis Butré Président
[1] Art. L. 229-68 – I. du Code de l’Environnement
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Monsieur SYLVAIN WASERMAN Président ADEME 20 avenue du Grésillé BP 9040649004 Angers Cedex 01
Jean-Louis Butré Président Fédération Environnement Durable 3 rue des Eaux 75016 Paris
Paris, le 12 novembre 2023
Lettre recommandée avec AR
Objet : Demande de communication estimation de l’ADEME décembre 2021 « densité de puissance, facteur de conversion surface/puissance »
Monsieur le Président,
La Fédération Environnement Durable – FED- est une association d’intérêt public, agréée nationalement pour la défense de l’environnement.
A ce titre, elle apporte son soutien aux associations locales de défense de l’environnement qui sont confrontées notamment au développement des éoliennes terrestres sur le territoire national.
Ces associations locales se donnent pour mission d’analyser les dossiers soumis à enquête publique dans le développement de nouveaux projets d’implantation d’éoliennes qui relèvent de la règlementation de l’environnement au titre des « installations classées pour la protection de l’environnement ».
Dans le cadre de l’exercice de cartographie auquel se sont livrées les DREAL en vue notamment de la mise en place des futures zones d’accélération des énergies renouvelables, les services de l’Etat ont distribué aux participants des Pôles ENR départementaux, un dossier détaillé (extrait du dossier page 1 à 7) en pièce jointe.
Le dossier fait référence à une méthodologie développée par l’ADEME en ces termes :
« 5. Estimation de la cohérence du modèle avec les objectifs de la PPE et/ou du SRADDET Nouvelle-Aquitaine.« La puissance éolienne potentielle issue de ce prototype a été calculée en prenant en compte ladensité de puissance éolienne au km² et le taux de réussite par zone d’enjeu.« Densité de puissance :La densité de puissance provient d’une estimation ADEME de décembre 2021 décrivant desfourchettes régionales. Cette estimation résulte de la synthèse des résultats des 2 méthodessuivantes :• Méthodologie 1 : Évaluer la distance minimale entre 2 turbines et faire une hypothèse• Méthodologie 2 : Réaliser un carroyage de la France et marquer les pixels contenant deséoliennes, estimer la densité en comptabilisant le nombre d’éoliennes contenues danschaque pixel…. »« La cartographie est-elle compatible avec les objectifs du SRADDET ?« La cartographie a justement pour ambition de vérifier que les objectifs fixés par le SRADDET àhorizon 2028 sont atteignables.« C’est la raison pour laquelle une estimation des potentiels a été produite sur la base d’une méthodologie nationale construite par l’ADEME (facteur de conversion surface/puissance) à laquelle des taux de réussite ont été ajoutés (pourcentage de dossier aboutissant à une autorisation en fonction des enjeux). À ce stade, le potentiel estimé en Nouvelle-Aquitaine est de 4 à 8 GW de puissance installée, ce qui apparaît compatible avec les objectifs SRADDET (ie 4,5 GW en 2030 et 7,6 GW en 2050) »
Dans les faits, il apparaît que cette méthodologie nationale conduit – lorsqu’elle est couplée avec une évaluation du taux de réussite des projets – à une corrélation quasi parfaite entre le potentiel éolien du territoire défini par cette méthode d’une part et les objectifs du SRADDET en ce domaine d’autre part.
Or les territoires qui se trouvent actuellement dans la phase de réflexion préalable à la mise en place des Zones d’Accélération, ne disposent donc que des évaluations de leur potentiel éolien définies uniquement par cette méthode.
Dans ces conditions, nous souhaitons obtenir communication des documents suivants :
La lettre de mission qui a été donnée à l’ADEME par les services de l’Etat pour l’élaboration de la méthodologie en question,
Les éléments constitutifs de l’appel d’offres ou de l’appel à projets pour la sous-traitance de cette méthodologie,
Les correspondances échangées avec tous les intervenants dans le cadre de son élaboration.
En vous remerciant par avance pour votre réponse, nous vous prions d’agréer Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.
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Près de Nîmes, un collectif d’écologistes, élus et chasseurs se bat contre un projet de parc éolien dans une forêt méditerranéenne, porté par TotalÉnergies. L’enquête publique, truquée par un maire local, va être relancée.
Moulézan (Gard), reportage
« On est tous choqués. »« Je ne comprends pas pourquoi il a fait ça. »« Il devait vraiment y tenir. Mais ça ne lui aura pas servi à grand-chose ! » Au Café de la Poste de Moulézan, paisible village de 650 habitants à 20 kilomètres de Nîmes, dans le Gard, tous les habitants rencontrés sont consternés par les accusations contre leur désormais ex-maire, Pierre Lucchini (sans étiquette).
À la tête de la commune depuis 2008, ce retraité de l’Armée de Terre, déjà condamné pour avoir frappé un autre élu, comparaîtra de nouveau le 13 mai prochain devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Cette fois pour faux, usage de faux et usurpation d’identité. On lui reproche d’avoir rédigé sur Internet quelque 700 faux avis, sur 2 400, dans une enquête publique portant sur l’installation d’un parc de cinq éoliennes. « Les oiseaux possèdent un sens de la vue très développé, ce qui leur permet d’éviter les éoliennes », y écrit un pseudoreprésentant de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Tout le contraire de l’avis réel de la LPO Occitanie, qui assure ne pas « cautionner un tel projet (…) aux incidences écologiques et paysagères majeures et non compensables ».
Pierre Lucchini s’est vu retirer ses délégations à la communauté d’agglomération de Nîmes, et a, depuis, démissionné de son mandat de maire. Le préfet du Gard a préféré relancer une nouvelle enquête publique sur ce projet très controversé. Autour duquel se sont nouées des alliances inédites.
Aigles de Bonelli et plantes rares
« C’est vrai que c’est un peu une bataille à fronts renversés », dit en souriant Thierry Gaugne, retraité de l’Éducation nationale et président du collectif du Bois des Lens. D’un côté, donc, le maire — depuis remplacé — de Moulézan, qui n’a cessé de soutenir le projet de parc éolien porté depuis 2017 par la multinationale TotalÉnergies. De l’autre, plusieurs associations réunies dans un collectif monté en 2008 pour s’opposer à un projet de carrière, puis à d’autres projets de parcs éoliens.
Le premier soutient un projet qui va « lutter contre le réchauffement climatique » et rapporter à sa commune « entre 80 000 et 100 000 euros par an », comme il l’a dit au média local Dis-Leur !. Les seconds, soutenus par la majorité des maires alentour, défendent une forêt méditerranéenne de près de 9 000 hectares qu’ils ne veulent pas voir livrée à une industrie, fût-elle verte. Leur champ de bataille : le Bois des Lens. Un immense croissant vert entre Nîmes et Alès, et un petit paradis pour les randonneurs et les chasseurs locaux.
« On y trouve une biodiversité très riche », dit avec enthousiasme Françoise Lienhard, ex-responsable d’une association d’éducation à l’environnement, L’Œil vert. Cette jeune retraitée a « acheté un petit mazet sur la commune de Fons », à l’est du bois, autour duquel elle ne se lasse pas de « recenser les espèces protégées ». Côté flore, 700 espèces ont été jusqu’ici dénombrées, dont 4 protégées : le glaïeul douteux, la spirante d’été, la gratiole officinale et la gagée de Granatelli. Côté faune, dix-huit espèces de chauves-souris et plusieurs rapaces, dont le rare et menacé aigle de Bonelli.
« Cet endroit est sauvage et magnifique »
« Oh, regardez. C’est peut-être un milan ! » L’envol soudain d’un rapace interrompt Thierry Gaugne et Françoise Lienhard, qui nous guident au cœur du Bois, le long d’une piste de défense des forêts contre l’incendie, dite DFCI. Ils tiennent à nous montrer une chênaie verte qui pourrait être débroussaillée, avec 50 hectares de végétation, pour créer une zone de compensation pour les aigles de Bonelli. Au total, près de 140 ha seraient défrichés ou débroussaillés, sans compter les coupes supplémentaires préconisées par sécurité par les pompiers. « Ces arbres sont pourtant des puits de carbone indispensables », se désole Françoise Lienhard.
Deux autres membres du collectif nous accompagnent dans le bois : des chasseurs. Leurs postes de guet sont partout le long des pistes. « Il y a beaucoup de sangliers, de lièvres et de chevreuils dans le bois, c’est un lieu de reproduction », explique Daniel Meurice, un retraité de Moulézan. Sa société de chasse a refusé, dit-il, de l’argent proposé par TotalÉnergies. Sébastien Mellarede, un artisan de 52 ans, habitant à Combas, a engagé la sienne dans le collectif depuis l’origine. Le Bois, il le connaît depuis l’enfance. « J’ai toujours entendu parler de son passé de pastoralisme, de fours à chaux et du passage du loup. » Il y vient « toute l’année » pour « regarder passer les bécasses, les sangliers et les lièvres, ou juste admirer le soleil couchant ». Il assure « ne pas être contre les éoliennes ». Mais « pas dans cet endroit sauvage et magnifique. Si on commence à industrialiser le bois, ce sera le pied dans la porte, et on ne pourra plus rien arrêter ».
Un site archéologique
Nous voici sur un point culminant, au croisement de deux pistes, les os glacés par un puissant mistral. Un vent suffisamment fort pour justifier l’implantation, à quelques centaines de mètres, du parc éolien ? « TotalÉnergies n’a pas publié les études de vent, au motif que c’était un secret industriel », dit Françoise Lienhard. Le Bois des Lens est d’autant plus convoité qu’il fait partie des rares zones de développement éolien du Gard, un département qui ne compte que cinq éoliennes, au bord du Rhône.
Autour de nous, à l’horizon, pointent le mont Bouquet, le mont Lozère et le pic Saint-Loup. Et demain, peut-être, toutes proches, cinq grandes éoliennes de 2,2 mégawatts chacune, hautes de 150 mètres, soit la hauteur de la plus grande église de France, la cathédrale de Rouen. Avec autour d’elles une vaste zone d’exclusion aérienne qui fait bondir les opposants : « Les Canadairs ne pourront pas intervenir en cas d’incendie », assure la bénévole, et ce, dans une zone où le risque est élevé. « La réduction de l’aire de largage est estimée par l’ONF à 250 ha », répond TotalÉnergies dans la première enquête publique. « Cette surface est à comparer à l’échelle de celle du massif qui est de 9 000 ha ».
Le Bois des Lens n’est pas seulement une inestimable réserve de biodiversité, c’est aussi un site archéologique, que pourraient menacer les éoliennes. « Quinze carrières romaines ont été identifiées, toutes datant de l’époque de l’empereur Auguste », raconte Jean-Claude Bessac, retraité du Centre nationale de la recherche scientifique (CNRS), qui y a mené plusieurs campagnes de fouilles archéologiques. Les Romains en ont extrait la pierre de Lens, utilisée pour la Maison carrée de Nîmes. L’archéologue s’inquiète surtout pour un site, celui de Jouffe : « C’est un site extraordinaire, occupé du VIIIe siècle avant Jésus-Christ jusqu’à l’époque médiévale. Il y a eu des sondages, mais le site n’a pas été fouillé. C’est une mine qu’il faudrait mettre en valeur. » Ce qui sera difficile à 300 mètres d’un champ d’éoliennes, dit-il.
Jean-Claude Bessac redoute surtout les conséquences pour les nappes phréatiques, alimentant en eau potable plus de 10 000 habitants autour du Bois. « Il y a dans chaque éolienne 1 500 litres d’huile toxique. On ne pouvait pas choisir un pire lieu d’implantation, à la jonction de trois périmètres de protection éloignée. À la moindre pollution, ce sera impossible de dépolluer. On joue à la roulette russe. » TotalÉnergies répond que les éoliennes sont suffisamment éloignées des champs de captage, et que toutes les précautions ont été prises pour éviter une éventuelle pollution. Sans convaincre les opposants. Ils répéteront, encore une fois, leurs arguments lors de la nouvelle enquête publique, l’annulation de la précédente n’étant, à leurs yeux, qu’une péripétie. « On repart à zéro. Mais rien n’est gagné. »
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A l’occasion des élections européennes, un Groupe de Scientifiques et de Citoyens le G.S.C.E. souhaite alerter les pouvoirs publics et l’opinion sur la nécessité d’une réorientation de la politique énergétique de la France. Entre 2008 et 2024, les prix de l’électricité ont augmenté 4 fois plus que l’inflation. Le prix pour les ménages par MWh est passé de 112,3 euros en 2008 à 224,7 euros en 2024, soit une évolution de plus de 100% en 16 ans. Il faut arrêter ce désastre. Ainsi, pour assurer aux Français un kilowattheure bon marché et décarboné au cours des prochaines décennies, il convient de :- Passer de 70% à 80% de production d’électricité d’origine nucléaire- Construire en 30ans 24 nouvelles centrales nucléaires EPR2- Arrêter le développement des énergies renouvelables intermittentes (éolien et solaire) qui sont à l’origine de la flambée des prix de l’électricité.
La vérité : “elle est en avance” :Politiques, médias et « groupes de réflexion », animés par la Commission européenne, expliquent urbi et orbi que la « France est en retard dans les ENR ». L’ADEME, un des canaux de diffusion des analyses des industriels des énergies intermittentes, rabâche cette antienne à l’envie. Forts de cette caution d’état, des milliers de journalistes de bonne foi, pas toujours spécialistes des sujets d’énergie, inondent presse, chaines de télévision ou radios, de publireportages qui débutent tous, par la même phrase « La France est en retard sur le développement des renouvelables… ». Mais de quoi parle-t- on ?Si on parle d’émission de gaz à effet de serre (CO2) ou de consommation d’énergie fossile, la production d’électricité française est beaucoup plus vertueuse que celle des pays voisins (Allemagne, Espagne, Belgique, Italie…) avec lesquels nous échangeons de l’électricité. Malgré notre avance, les politiques français ont accepté à Bruxelles que les Etats- membres s’engagent non sur les émissions réelles de CO2 mais sur un taux d’équipement en éoliennes et panneaux solaires. Parce que la Commission imagine qu’éoliennes et panneaux solaires sont les meilleurs moyens pour réduire la consommation d’énergies fossiles, elle a confondu objectif (réduction des énergies fossiles) et moyen pour atteindre l’objectif (taux d’équipement en ENRi). La France s’était engagée imprudemment sur un taux contraignant de 23% de notre consommation par des ENR en 2020. L’objectif 2020 a été raté et la France est soumise à pénalité, dont le coû t annuel s’élève à 960 millions d’euros. Elle a commencé à en payer au Luxembourg et à la Lituanie, deux pays férocement antinucléaires mais qui émettent respectivement entre 7 et 4,5 fois plus de CO2 par kilowatt heure que nous. Nous sommes en retard sur l’équipement en ENRi, objectif européen absurde mais si notre électricité est plus propre que celle de nos voisins, où est le problème ?Qu’est-ce qui vaut mieux pour la planète : S’équiper en éoliennes ou consommer le moins d’énergie fossiles possible, sans dévaster nos paysages ?
La vérité : “moins que le nucléaire” : La production d’électricité françaises de 2023, a provoqué l’émission directe de 32,6 kg équivalent CO2 par MWh. Sur la même période, la production allemande a provoqué 270 kg équivalents CO2 par MWh , plus de 8,3 fois plus. Pourtant si on parle d’équipements en ENRi, la comparaison tourne à l’avantage de l’Allemagne et très nettement : la puissance des ENRi raccordées en France a atteint 40,8 GW et celle de l’Allemagne est 3,7 fois supérieure, soit 151,33 GW… Malgré cette débauche d’ENRi allemande, la production outre-Rhin a plafonné à 434,7 TWh contre 494 TWh[1] en France… Si vous demandez à l’ADEME d’expliciter le taux du CO2 qui serait évité en France avec le raccordement d’une éolienne supplémentaire ou d’un panneau solaire, taux mesuré en kg CO2/ MW raccordé, vous n’obtiendrez pas de réponse.[2] Le seul élément officiel obtenu a été une analyse de RTE de 2019 qui a estimé les émissions évitées grâce aux productions françaises éoliennes et solaires, à 22 millions de tonnes de CO2, dont 5 millions de tonnes pour la France et 17 millions de tonnes pour les pays voisins. RTE explique donc benoı̂tement que 77% (17/22) des investissements en énergies renouvelables intermittents réalisés en France en 2019 auront, en fait, servi à nos voisins… Eoliennes et panneaux solaires français subventionnés par nos impôts servent à décarboner nos voisins. Dommage qu’on leur paye des pénalités si on n’atteint pas un taux d’équipement en ENRi.
[1]Térawatt-heure [2]Mise en demeure de la Fédération environnement durable du 4 décembre 2023 La vérité : “sans aucune efficacité” : En 2000, la France a produit 540 TWh ; son mix se décomposait entre nucléaire (76%), hydraulique (13%) et thermique (11%). Ce mix a fonctionné sur longue période (1990 -2010) sans qu’on ne s’en émeuve. Les soucis de production de la filière nucléaire observés en 2021 – 2022 ont été le résultat essentiellement d’une politique catastrophique de sous-investissement tant humain que matériel dans la filière. Ceci étant, ces filières de production sont toutes pilotables ; elles produisent en cas de besoin. Il en va tout autrement avec les filières ENRi qui sont intermittentes et non pilotables : elles ne produisent que quand il y a du vent ou du soleil. L’intermittence de ces filières impose donc qu’elles soient assistées, en permanence par des moyens pilotables. Les filières ENRi viennent donc se rajouter aux moyens existants sans les remplacer ; on ne peut pas comparer un moyen pilotable et un moyen non-pilotable, ce n’est pas une diversification. Pire, la règle de formation des prix de l’électricité en Europe fait que dès que les ENRi produisent, les filières pilotables doivent s’arrêter ce qui est désastreux pour le rendement des filières pilotables, pour leur prix de revient et pour leur maintien opérationnel. On n’a pas diversifié, on a rendu la production électrique plus coû teuse et surtout plus incertaine.Pour reprendre la boutade de Jean-Marc Jancovici : remplacer une de ses jambes par une jambe de bois, c’est une diversification mais cela n’améliore pas la marche. la vérité : “elle entraine cette hausse” : Avec la croissance des ENRi, les prix de l’électricité deviennent incontrôlables ; si un pays déploie massivement des ENR intermittentes, il doit dupliquer ses filières de production, refonder ses réseaux, subventionner le prix de vente de l’électricité produite par intermittence. Les investissements deviennent, eux aussi, incontrôlables ; en décembre 2023, RTE vient d’annoncer une nouvelle prévision de 100 milliards d’euros à dépenser d’ici 2040 et prévoit un montant équivalent pour ENEDIS ; c’est le double de ce qui était prévu 4 ans plus tôt… Le prix de l’électricité français est passé pour les ménages de 112,3 €/MWh en 2008 à 224 €/MWh en 2024 alors que, sur cette période, l’inflation n’a représenté que 26%.Les énergies renouvelables intermittentes ne servent pas à maı̂triser les hausses des prix ; bien au contraire, elles les accélèrent ; les boucliers tarifaires que l’Etat tente d’organiser, sautent les uns après les autres. Référence : G.S.C.E, Groupe des Scientifiques et citoyens pour l’électricité. (en appui sur les études du CEREME et de la FONDATION CONCORDE). Philippe Ansel –Economiste– Rapporteur des études de Concorde.Fabien Bouglé – Essayiste auteur de : Nucléaire les vérités cachées – Eoliennes la face noire de la transition écologique – Guerre de l’énergieaux Editions du Rocher.Jean Louis Butré – Président de la Fédération de l’environnement durablePatrice Cahart – Ecrivain – ancien conseiller à la Cour de cassation – auteur de « La peste éolienne »Edouard de Lamaze – Avocat – Conseiller régional de NormandieBernard de la Villardière – journalistePierre Dumont – Industriel – auteur – Eoliennes, chronique d’un naufrage annoncé – Editions F. BourinMichel Faure – IndustrielHervé Machenaud – Membre de l’académie des technologies – auteur de la « France dans le noir c’est maintenant » Editios Manitoba belleslettres.André Merlin – Ancien Président Fondateur de R.T.EXavier Moreno – Président du C.E.R.E.M.EMichel Rousseau – Président de la Fondation ConcordeCharles Thimon – Réalisateur Fédération Environnement Durable environnementdurable.org contact@environnementdurable.net tel 06 80 99 38 08 Se désabonner
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