Energiewende allemand : faillite, mensonges et cynisme

TRIBUNE – Il y a un peu plus de dix ans, à la suite de la catastrophe de Fukushima, l’Allemagne lançait l’Energiewende. Son but était de sortir de la génération électrique nucléaire en investissant massivement dans l’éolien, le solaire et la biomasse. Cette stratégie du « tout renouvelable » débouche aujourd’hui sur des résultats catastrophiques, selon Philippe Charlez, expert en questions énergétiques de l’Institut sapiens.

Par Challenges le 23.06.2022 à 16h04 Lecture 5 min.ABONNÉS

Allemagne

DURANT LA PÉRIODE 2010-2015, LES PRIX TRÈS ÉLEVÉS DU GAZ ONT OBLIGÉ LES ALLEMANDS À COMPENSER LA RÉDUCTION DU NUCLÉAIRE EN MAINTENANT AU PLUS HAUT NIVEAU LEUR GÉNÉRATION ÉLECTRIQUE CHARBONNIÈRE. 

INA FASSBENDER/AFP

Il y a un peu plus de dix ans, à la suite de la catastrophe de Fukushima, l’Allemagne lançait l’Energiewende. Son but était de sortir de la génération électrique nucléaire en investissant massivement dans l’éolien, le solaire et la biomasse. Pourtant, malgré la mise en œuvre de plus de 100 GW pour un coût frôlant les mille milliards d’euros, cette stratégie du « tout renouvelable » débouche aujourd’hui sur des résultats catastrophiques : l’Allemand paye son kWh deux fois plus cher que le Français, les émissions allemandes de CO2 n’ont été que faiblement réduites et le charbon est toujours massivement utilisé dans la génération électrique. Cerise sur le gâteau, l’Allemagne a durant cette période fortement accru sa dépendance au gaz Russe.

Le miracle énergétique allemand est un mirage

Les résultats catastrophiques de l’Energiewende se lisent en filigrane de l’historique des émissions allemandes de CO2. Alors que durant la période 1990 à 2010, elles avaient baissé de près de 25% grâce à la mise en œuvre du nucléaire, la baisse a été stoppée nette dès le début de l’Energiewende. Et pour cause ! Durant la période 2010-2015, les prix très élevés du gaz obligèrent les Allemands à compenser la réduction du nucléaire en maintenant au plus haut niveau leur génération électrique charbonnière. 

L’Allemand paye son kWh deux fois plus cher que le Français, les émissions allemandes de CO2 n’ont été que faiblement réduites et le charbon est toujours massivement utilisé dans la génération électrique. Cerise sur le gâteau, l’Allemagne a durant cette période fortement accru sa dépendance au gaz Russe. Cependant, à partir de 2015, ils opérèrent un déplacement partiel de la génération charbonnière vers le gaz dont les cours s’étaient effondrés début 2015.

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