Jean-Philippe Salley est Président de Haut Buech Nature Provence-Alpes-Côte d’Azur Département Hautes-Alpes , une association qui a gagné notamment contre le promoteur éolien canadien Boralex
qui voulait massacrer cette région
Haut Buech nature est
Éoliennes sur la montagne d’Aureille : Boralex débouté , leur mât de mesure démantelé !
Communiqué mardi 14 juin 2022
Le 25 mai dernier, le recours formé par la multinationale canadienne Boralex contre l’arrêté préfectoral du 3 octobre 2018 interdisant l’implantation de 6 éoliennes géantes sur la montagne d’Aureille, était appelé à l’audience de la Cour Administrative d’Appel de Marseille.
Rappelons que ce projet avait fait l’objet d’un avis défavorable du Conseil National de la Protection de la Nature suivi par l’avis conforme défavorable du ministère de l’écologie puis par celui de l’inspection des installations classées également défavorable, pour au final faire l’objet d’un arrêté de refus d’autorisation par la préfète des Hautes-Alpes.
Parmi les nombreux griefs faits à Boralex pour interdire son projet, figuraient la destruction de 30 espèces protégées, flore et faune notamment le Vautour moine et le Gypaète Barbu, deux espèces particulièrement menacées faisant l’objet de plans nationaux d’action et de plans de réintroduction à quelques kilomètres de la montagne d’Aureille, dans les baronnies drômoises.
Dans son arrêt rendu le 10 juin dernier, le tribunal a considéré : « que la réalisation et l’exploitation du projet de parc éolien de la société Boralex sont de nature à porter atteinte au maintien, dans un état de conservation favorable, à des populations d’espèces protégées, tel que défini au 4° de l’article L. 411-2 du code de l’environnement. Ce motif suffit à justifier l’arrêté contesté, refusant la délivrance de l’autorisation unique, sans qu’il soit besoin d’examiner les autres moyens tirés de l’existence de raisons impératives d’intérêt public majeur et de l’absence de solution alternative satisfaisante.
Il résulte de tout ce qui précède que la requête de la société Boralex SAS doit être rejetée, y compris les conclusions aux fins d’injonction sous astreinte, ainsi que celles présentées au titre des frais liés au litige. »
Pour autant, nous nous garderons de nous réjouir trop vite : comme nous l’évoquions dans notre précédent article du 6 juin le contexte est particulièrement compliqué pour nos associations suite aux prises de position de la commission européenne, du lobbying forcené des promoteurs éoliens qui n’ont plus aucune retenue ni mesure (1) et sans doute du résultat des élections législatives qui verra une majorité absolue de députés pro-éoliens de tous bords siéger à l’assemblée nationale. .
Boralex sautera-t-il le pas de l’indécence absolue pour aller en cassation devant le Conseil d’État afin d’ obtenir l’indispensable permis de tuer nos espèces protégées sur la montagne d’Aureille et faire tourner ses machines infernales sur les crêtes de nos montagnes ?
Depuis 10 ans que nous nous battons, nous nous sommes armés de l’opiniâtreté qui sied de bon droit aux défenseurs de l’environnement. Nous ne sommes pas prêts de lâcher ! Nos montagnes ne sont pas à vendre !
Le mât de mesure Boralex démantelé !
Une bonne nouvelle n’arrive souvent pas seule !
En date du 26 novembre 2021, nous avions mis en demeure, par voie d’avocat, le maire de la Haute Beaume afin qu’il fasse retirer le mât de mesure de la Société Boralex installé en 2013 sur la montagne d’Aureille.
En effet, ce mât de mesure de 81 mètres de haut érigé à titre temporaire contrevenait au code de l’urbanisme du fait de sa présence depuis 8 ans sur le site.
Nous avons pu constater ce mardi 14 juin 2022 que l’installation de Boralex était en cours de démantèlement.
C’est avec satisfaction que l’on voit disparaître ce chancre clignotant de nos paysages de montagne.
(1) Lire l’article de Jean-Louis Butré, président de la Fédération Environnement Durable « Les promoteurs éoliens donnent désormais des ordres à Elisabeth Borne » paru sur le site EconomieMatin
Publié par Haut Buëch Nature le 14.6.22