Réponse au Président du Syndicat des Energies Renouvelables


 Paris le 13/01/2023
Monsieur,
Votre réaction ci-jointe sur le réseau social Linkedin  à l’expression de notre point de vue dans la presse aux côtés d’autres organisations comme le « Cercle d’Étude Réalités Écologiques et Mix Énergétique » et du groupe de réflexion « Énergies et vérités »  appelle de notre part une mise au point.

La Fédération Environnement Durable regroupe 1700 associations de citoyens qui se battent à travers la France contre l’éolien pour protéger ​la santé et ce qu’il reste de qualité de vie des populations rurales et pour empêcher le massacre des paysages et de la biodiversité.

Ne croyez pas que les Français soient des imbéciles, qu’ils acceptent pour vérité vos publicités simplistes en faveur des Énergies Renouvelables Intermittentes, et qu’elles seraient indispensables pour lutter contre le réchauffement climatique.  Ils ne sont pas convaincus non plus du  soi-disant retard Français, slogan rabâché depuis plus de 15 ans par vos organisations dans ce domaine.

Nous ne sommes pas des complotistes et affirmons que la décarbonation de l’énergie passe par un arrêt du déploiement de l’éolien. Vous ne pouvez, sans mentir, nier que l’énergie éolienne est non pilotable et qu’elle n’existe qu’à condition d’être adossée à des centrales au gaz ou au charbon. Nos voisins européens et notamment l’Allemagne1 reviennent aujourd’hui sur leur décision de sortir du nucléaire alors qu’ils croyaient naïvement que l’éolien pouvait remplacer cette énergie qui rejette 100 fois moins de CO2 dans l’atmosphère. (4grs/MWh là où l’éolien adossé à une centrale au gaz rejette 370 grs/MWh dans l’atmosphère -chiffres ADEME)

Dans les zones rurales, l’inadaptation des réseaux d’Enedis et de RTE pour absorber l’électricité produite en pleine campagne loin des lieux de consommation, ainsi que les dommages incontestables subis par les populations, les paysages et la biodiversité par ces implantations de nouvelles lignes électriques  et de transformateurs, nous conduisent à rejeter sans équivoque le recours à l’éolien terrestre. ​L’institut européen Copernicus note une tendance à la baisse des vents sur le continent européen, ce qui est corroboré par le GIEC. 

D’ailleurs vous devriez reconnaître qu’en dépit d’un développement actuel acharné de l’éolien « n’importe où en France », la production d’énergie qui en résulte a diminué en 2021 et que cette tendance pour 2022 se poursuit.       

C’est pourquoi nous ne pouvons que dénoncer les spéculateurs de l’éolien qui harcèlent et piétinent quotidiennement les communes rurales pour s’enrichir sur la fluctuation des cours mondiaux du prix de l’électricité des marchés et nous déplorons que vous agissiez comme un thuriféraire aveugle de vos mandants en omettant de dire que notre pays est contraint d’importer du gaz notamment de schiste dont l’exploitation est très controversée pour compenser l’absence de vent.

Nous dénonçons vos propos au nom des habitants des zones rurales, au nom de la biodiversité et des paysages de la France et nous continuerons à nous opposer à la multiplication insupportable des éoliennes car c’est notre combat.

Enfin, la FED tient à affirmer que l’énergie solaire sur les bâtiments, les parkings et les délaissés fonciers peuvent constituer une réponse adaptée aux besoins des zones urbaines. Le mix énergétique passe d’abord par énergies pilotables comme l’hydraulique et un peu par le photovoltaïque en autoconsommation.    

Nous défendons notre indépendance au moment ou l’industrie éolienne européenne accumule les déficits et où la Chine prend position chaque jour davantage en répondant ou en reprenant des appels d’offres et en montant au capital de la plupart de ces industriels. 

Nous nous battons pour le sauvetage de la souveraineté énergétique de la France chèrement acquise avec notamment le déploiement de l’énergie nucléaire, seule capable de faire face à nos besoins électriques futurs. 


1) OFATE : Office franco-allemand pour la transition énergétique Deutsch-französisches Büro für die Energiewende
Logé par le ministère Français de l’environnement

 
Texte publié sur linkedin le 11/01/2022      
par  Jules Nyssen Président du Syndicat de Energies Renouvelables (SER)       
 

 Cessons de prendre les gens pour des imbéciles ! Les députés votent aujourd’hui sur le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables et trois organisations prônant le 100% nucléaire inondent depuis 3 jours la presse quotidienne de très coûteuses insertions publicitaires pour décrédibiliser la pertinence de ces énergies. Quelle fébrilité !              
👉 Ces contempteurs sont-ils à ce point en manque de confiance sur leur capacité à atteindre leur objectif qu’ils doivent attaquer, sur un ton complotiste, et avec force contre-vérités, des énergies propres et décarbonées dont le seul tort est d’être renouvelables ?      
 
👉 Ah oui, c’est vrai, certaines ENR trouvent grâce à leurs yeux dès lors qu’elles ne servent pas à produire de l’électricité… Surtout pas de concurrence ! À vaincre sans combattre, on triomphe sans gloire…      

👉 Météo France devrait réviser ses classiques ! Il n’y aurait ni vent ni soleil en hiver… Et pourtant, dès le premier jour de 2023, les éoliennes ont assuré jusqu’à 29% de la production électrique. Cherchez l’erreur…               
 
👉 Le monde serait devenu fou ! Les énergies renouvelables ne serviraient à rien, pourtant nos voisins européens les ont massivement développées ! L’Agence Internationale pour l’Énergie a sûrement perdu la raison lorsqu’elle projette qu’elles représenteraient au cours des 5 prochaines années dans le monde 2400 GW de capacité supplémentaire soit l’équivalent de la production énergétique de la Chine, et 90% des augmentations de capacité de production électrique. Et RTE, entreprise publique dont la mission première est d’assurer la sécurité de notre système électrique, elle aussi se fourvoie sans doute ? Dans son excellente prospective « futurs énergétiques 2050 » elle conclut pourtant que même dans le scénario où la construction de nouveaux réacteurs serait poussée à son maximum, le parc nucléaire ne pourrait couvrir au mieux que 50% des besoins électriques…         

Ces thuriféraires se donnent pour mission de défendre le nucléaire. C’est leur droit le plus strict ! Mais pourquoi éprouvent-ils le besoin de placer le dénigrement au premier rang de leurs arguments ? De quoi ont-ils peur en cherchant à éliminer, contre toute logique, les ENR de notre mix énergétique ?    

Cessons de prendre les gens pour des imbéciles. Ne nous trompons pas de combat. Energies renouvelables et nucléaire peuvent assurer à la France un mix énergétique particulièrement performant pour atteindre la neutralité carbone. Sortons de ces oppositions stériles qui à la fin affaiblissent surtout la crédibilité de ceux qui les alimentent.