Après 20 ans de « nucléaire honteux », l’exécutif a décidé de construire de nouveaux réacteurs

Jean-Marc Jancovici

11/02/2024 sur Linked IN

Après 20 ans de « nucléaire honteux », l’exécutif a décidé de construire de nouveaux réacteurs. Pour une fois, pas de divergence avec « l’opinion » : cette dernière n’y a jamais été aussi favorable depuis 1980 : https://t.ly/gXt6m

Notre pays n’est pas isolé en Europe : presque partout sur le Vieux Continent, l’adhésion au nucléaire a fortement cru récemment, même en Allemagne où, selon le baromètre 2023 ObsCop d’EDF, les « pour » dépassent désormais d’une courte tête les « contre » : https://t.ly/nrzto. Merci Poutine :).

Si tout le monde est d’accord, il n’y a donc « plus qu’à ». Sauf que, en fait, c’est maintenant que s’ouvrent des questions qui fâchent, comme j’essaie de l’expliquer dans cette chronique du jour sur RTL : https://t.ly/YmDfI

Il y a tout d’abord la question de notre capacité à faire. Lors du démarrage de la construction du parc actuel, dans les années 1970, l’industrie et la construction employaient environ 8 millions de personnes.

Aujourd’hui, il n’y a plus que 3,2 millions d’actifs dans ce secteur, et par ailleurs ceux qui travaillent dans des domaines en lien avec le nucléaire (construction métallique, par exemple) ont diminué encore plus vite que le reste.

Le vivier disponible d’ouvriers qualifiés et de techniciens éligibles (soudeurs, tuyauteurs, robinettiers, constructeurs d’infrastructures, etc) est donc bien plus réduit qu’il y a 50 ans. Or, le nucléaire a besoin de ces professions pour fabriquer les centrales.

Formons et embauchons alors ! Oui, mais : aucun équipementier ne va le faire de manière massive sans visibilité sur 20 ou 30 ans, qu’EDF n’est pas en mesure de leur apporter à cause du code de la commande publique.

Du coup, allons-nous devoir faire appel aux chinois pour reconstruire le parc, comme je l’ai évoqué sur le ton de la plaisanterie acide lors de cette intervention à l’INSTN il y a 6 ans : https://t.ly/3jhN_ ?

Autre question majeure : il est question de construire une version dite « simplifiée » de l’EPR. Mais sommes nous sûrs de miser sur le bon cheval ?

Une fois terminé (il y en a 2 en Chine et un en Finlande), l’EPR fonctionne normalement : ce n’est donc pas la question. Mais, son design (franco-allemand) en fait un objet très complexe : arriverons nous à le construire un jour pour un cout « normal » et dans un délai « normal » ?

Si nous voulons aller vite, la bonne stratégie est peut-être de reconstruire des réacteurs identiques à ceux en fonctionnement (l’EPR n’amène pas de rupture technologique majeure), et de pousser à 80 ans tous les réacteurs existants qui le pourront (ce que les USA ont déjà commencé à faire), le temps de boucler avec une 4è génération qu’il faut booster d’urgence, car c’est le seul nucléaire « durable », comme évoqué dans cette chronique.

Et ces questions en amènent une autre : le monde politique, la haute administration et le secteur industriel sont-ils « équipés » pour instruire ce dossier de manière appropriée ? Car là aussi les 20 dernières années ont laissé des traces..
 
 
 
Nous partageons sur ce point exactement les mêmes convictions.
Il s’agit maintenant d’un problème purement industriel qui doit être réglé par des personnes compétentes c’est à dire des ingénieurs et des techniciens
La filière nucléaire est malmenée depuis 20 ans.
Elle a été massacrée par des groupes qui ont pris sont contrôle au sommet de l’état et dont le seul objectif est de la fermer
Faire croire qu’en France des énergies intermittentes comme l’éolien et le photovoltaïque au sol sont des solutions d’avenir pour la remplacer est une imposture.
En 2000 la France produisait 75 % de son électricité avec du Nucléaire et 15% avec de l’hydraulique, les tarifs étaient accessibles à tous et les plus bas d’Europe
Après 20 ans d’errances politiques ayant pour objectif de réduire la part du nucléaire à 50/% pour accélérer un programme d’énergies renouvelables démentiel c’est la catastrophe économique planifiée avec une envolée de tarifs

Arrêtons de faire de la politique et revenons à des choses sérieuses avec des gens sérieux et compétents pour sauver la France d’une révolte sociale programmée
Jean-Louis Butré
Président de la Fédération Environnement Durable ( 1700 associations)
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